vendredi 25 décembre 2009

Une dernière eau de minuit pour Noël?



Les amateurs de l'eau de minuit de Lolita Lempicka ont intérêt à faire des stocks! Qu'ils aient adoré cette version nocturne pour son magnifique flacon ou pour les facettes plus chaudes et gourmandes de ce flanker, c'est malheureusement la dernière fois qu'ils pourront en profiter!


En effet, pour achever cette collection en beauté, la marque éponyme nous propose de retrouver cette version renforcée dans ses notes sombres, dans un nouveau flacon tout de rouge vêtu. Comme à chaque nouvelle édition pour les fêtes de fin d'année depuis 2004, le flacon est réinventé, mais c'est toujours le même élixir « de minuit » dont on se délecte, une fragrance qui met l'accent sur les notes de fond du parfum star.



Plus intense, plus sensuelle, plus charnelle, elle se pare à nouveau de myrrhe en tête, d'iris concrète, de jasmin et de réglisse en coeur, pour s'alanguir sur un lit enrichi en fêve tonka, benjoin et vanille. L'aspect fleuri de la version originale, où prédomine la violette, s'est effacé pour laisser place aux muscs blancs et aux notes plus voluptueuses de ce parfum. L'univers féérique, magique, du premier Lolita Lempicka est donc affirmé, comme pour se mettre au diapason des nuits d'hiver.


La raison de cet arrêt? Lolita Lempicka aurait décidé de se consacrer à un nouveau projet dès l'an prochain. Les variations autour de leur premier parfum ne vont pas s'arrêter là, mais la marque préfère innover à partir de Noël 2010 avec des coffrets « collection lolita », qui mettront plus en valeur la facette « réglisse » de cette fragrance, qui ne quitte d'ailleurs plus le top des ventes de parfums féminins depuis plusieurs années consécutives.

lundi 14 décembre 2009

Cuir Béluga, de l'Art et la matière...



Avant de pouvoir évoquer le prochain et très attendu Tonka impériale, j'ai eu envie de revenir sur un autre "chapitre" de la collection de l'Art et la Matière, Cuir Béluga, composé par Olivier Polge en 2005.

Je n'ai découvert ce parfum qu'au mois de janvier dernier, et s'il m'avait assez plu, à l'époque j'essayais encore d'être sérieuse et de ne pas craquer sur chaque nouvelle fragrance qui me séduisait. (Et puis il faut reconnaître que son prix donne envie d'être raisonnable). Les bonnes résolutions passant au fil des mois, nous voici en hiver, saison qui se prête à merveille à la (re)découverte de Cuir Béluga.

En effet, je ne change pas forcément de parfum à chaque saison, mais pour le coup Cuir Béluga me paraît plus que jamais adapté au froid hivernal, de par son côté réconfortant, chaleureux, voire douillet. Il n'en reste pas moins très élégant, tout en alliant originalité et sensualité.

La facette cuir est ici très douce, on la comparerait plus, comme je l'ai souvent lu, à du daim. Cet effet "cuir blanc" est d'abord introduit par une bouffée d'aldéhydes associées à de l'immortelle, fleur qui donne d'emblée ce caractère chaud et rond au parfum. Curieusement, Cuir Béluga s'installe très doucement sur ma peau, car malgré la note épicée d'immortelle, les premières minutes sont presques inexistantes sur ma peau. Si je perçois les aldehydes, ce n'est que très légèrement car elles ne s'apparentent pas à l'idée qu'on s'en fait en sentant le N°5 de Chanel par exemple. Sur ma peau il il s'agirait plutôt d'une sensation de transparence fugace. Le parfum s'impose vraiment lorsque commence à poindre la mandarine, toujours en tête. Cette note contribue d'ailleurs probablement à apporter une facette claire et féminine à ce "cuir".

Ce parfum se réchauffe de plus en plus, au fur et à mesure que se développe la note "cuir", soutenue par de l'héliotrope, qui lui donne ainsi un côté poudré, propre à de nombreux Guerlain, et amandé. On doit également à ce composant toute la douceur et la féminité de ce cuir, cet aspect réconfortant presque doudou. Cette facette est accentuée par la forte présence de la vanille en note de fond, accompagnée ici d'ambre. Ces dernières notes apportent chaleur et sensualité au parfum, tandis que mêlées à la note cuir, elle se teintent d'une élégance indéniable.



Le tout donne un parfum chaud, enveloppant et sexy, qu'on marierait bien avec un gros pull en mohair pour se consoler des froides soirées d'hiver. Cet accord principal cuir-vanille permet de contre balancer la forte présence de cette dernière et de ne pas tomber dans l'excès de sucre. Bon bien sûr, si on déteste la vanille, mieux vaut passer son chemin. Quant à l'aspect cuir du parfum, ici plutôt "veste en peau", il provient d'une note de synthèse dénommée "sudéral" et non des constituants habituellement utilisés (bois de bouleau, etc..) mais je vous laisse le soin d'en lire plus à ce sujet sur l'article de Sylvaine Delacourte qui vous en parlera mieux que moi.

Je trouve que Cuir Béluga s'inscrit assez bien dans la tradition de la maison Guerlain, à la fois pour ses notes de fond ambrées-vanillées, orientales, typiques de cette maison, mais aussi pour sa facette cuir, que l'on retrouve dans d'autres parfums, notamment dans Shalimar (à l'origine en tout cas) et dans Habit Rouge.

Enfin, pour finir sur ce parfum, j'ai noté des différences de perception lorsque je le portais. J'ignore si cela est commun à tout le monde ou s'il s'agit ici d'une question de peau. Moi-même, je ne le ressens pas systématiquement de la même manière, parfois les premières minutes sont à peine perceptibles et le parfum s'intensifie de plus en plus, à d'autres moments les notes de tête sont d'emblée chaudes et présentes. De même, mon entourage semble le percevoir différemment selon les jours. La ou les mêmes personnes me diront un jour..."humm, ouais c'est original mais bon..." quand le lendemain ils me diront qu'ils adorent... Et vous?




dimanche 29 novembre 2009

L'univers d'Hors Là Monde...

Rencontre au café de Flore avec la fondatrice de la marque Hors Là Monde, Symine Salimpour, dont les parfums et les bijoux se veulent l'expression d’un ailleurs où temps et différences s’arrêtent.


Hors Là Monde propose actuellement deux parfums, Shiloh et Lady Shiloh, (aux influences orientales chères à leur créatrice), que l'on peut actuellement découvrir aux Galeries Lafayette Boulevard Haussman. C'est ainsi que j'avais rencontré Symine cet été, et j'avais été séduite par sa démarche, celle d’exprimer un univers par la création de parfums. Cette volonté, qui passe également par celle d'être une jeune chef d'entreprise française qui gére seule tous les aspects propres à cette profession, m’a intrigué et donné l’envie d’en savoir plus sur son parcours, ses inspirations, son avenir. C’est ainsi qu’est née l’idée de cette interview, le temps d’un échange passionnant autour d’un petit déjeuner à Saint Germain.


Symine, d’où vient votre passion pour les parfums?

C’est comme si elle avait toujours existé puisqu’elle remonte à l’enfance en fait. Les odeurs, les senteurs m’ont toujours touchée. Dès l’adolescence je me suis tournée vers des parfums assez «femme » tels que La Nuit de Paco Rabanne, Knowing d’Estée Lauder ou encore Paloma Picasso. Pour moi, le parfum est vite devenu un élément réconfortant, comme quelque chose qui permettrait d’exprimer, de déterminer un univers.

Oui , cela rejoint un commentaire de Denyse Beaulieu, sur son blog, Grain de musc, remarquant qu’on reconnaît souvent les perfumistas au fait qu’ils se tournent très tôt vers de grandes références, des parfums qu’on considère à priori comme étant d’un autre âge, et je constate qu’en effet cela se vérifie. Et depuis la naissance de cette passion, quel a été votre parcours , l'évolution qui vous a amenée à lancer votre marque aujourd’hui?


D’origine niçoise, je suis montée à Paris lors de ma maîtrise de Droit que j’ai passée à la Sorbonne, avant d’enchainer sur l’école du Barreau. Une fois mon titre d’avocat en poche, je me suis sentie trop jeune et inexpérimentée pour me lancer dans le métier d’office. En effet, être avocat suppose avant tout de comprendre ses clients, d’être assez armé pour savoir les défendre. Or j’avais encore soif d’apprendre et de vivre avant de me sentir assez mûre et responsable pour exercer.

J’ai donc décidé de me confronter à la vie en voyageant durant quelques années. A mon retour, j’ai eu envie d’exprimer quelque chose qui tiendrait à la fois de l’élégance de la culture française, et de la chaleur que l’on peut trouver au Moyen Orient.


Cette idée m’a vraiment saisie, lorsqu’en retournant dans le sud de la France, j’ai découvert ce lieu magique qu’est Orlamonde, situé entre Nice et Monaco, sur une falaise qui surplombe la mer et qui semble dominer le monde. On pourrait presque y voir que la Terre est ronde. Le temps s’y arrête. Et cette sensation apaisante qui est ma source d’inspiration. Hors Là Monde est donc né de cette envie d’évoquer cet ailleurs, comme l’a d'ailleurs fait, entre autres, Baudelaire (N’importe où hors de ce monde »). C’est comme une sorte d’hommage à ce lieu que de lui donner une nouvelle âme.


D’où la nécessité d’imaginer un symbole, un logo qui soit pertinent afin d’exprimer cette sensation. C’est ainsi que m’est venue l’idée d’une boussole, certes particulièrement significative pour moi qui suis une adepte de sport en mer, mais qui reste avant tout un objet dans lequel chacun peut se retrouver, quelque soit son sexe, son origine ou son âge. Car une boussole permet de savoir où on est mais aussi où l’on va. Cela met l’accent sur la question de l’identité.

J’ai vu sur votre site qu’Hors Là Monde se consacre également aux bijoux. L'envie de créer des parfums vous est-elle venue ensuite?


Non, honnêtement c’était un ensemble, une envie d’exprimer un univers. Or, la création d’un parfum se prête à merveille au message que j’avais envie de faire passer.


A savoir, l’idée de conjuguer l’élégance française à la chaleur que j’ai trouvée au Moyen Orient lorsque j’y ai voyagé. C’était en quelque sorte le pari de tirer le meilleur de chaque influence, aussi bien française qu’orientale, de créer une passerelle entre les deux cultures.


Et ce lien peut s’exprimer à merveille dans un parfum, puisque ce dernier évolue sur la peau, des notes de tête à celles de fond, et qu'on y retrouve généralement plusieurs facettes. Un parfum peut vraiment permettre de dire quelque chose de soi, comme un prolongement de la personnalité en quelque sorte. Cette dualité que j'avais envie de transmettre à travers Shiloh se traduit ici par une ouverture fraiche en tête, (citron, bregamote, note herbacée), un coeur où s'impose la rose de Damas, entourée de cèdre et de notes boisées, autour d'un fond chaud et enveloppant, grâce au patchouli, au santal, à la mousse de chène, au musc et à la vanille.

Et pour évoquer cet univers, vous avez choisi Michel Roudnistka?

En effet, je me suis rendue à Grasse, la ville du parfum par excellence, où se trouvent des sociétés connues pour créer pour des grandes marques (Hermès, Dior) et c’est là que j’ai rencontré Monsieur Roudnistka. Se rendre à Grasse était l’assurance d’un engagement de qualité et d’un choix de belles matières premières.

Avez-vous délibérément choisi de créer d’abord un parfum masculin (Shiloh) et ensuite un féminin (Lady Shiloh) ou ont-ils plutôt vocation à être mixtes? Quelle était votre inspiration?

Il n’était pas question de masculin ni de féminin en fait. Comme je l’ai déjà dit, le but était d’évoquer un univers, de parler à l’instinct des gens, de retranscrire une atmosphère, un lieu, en dehors de toute considération du genre et du sexe, surtout pour le premier, qui peut être porté aussi bien par une femme que par un homme. La création d’un parfum était donc dénuée de toute étude marketing, puisque l’idée était avant tout d’exprimer quelque chose qui me tenait à cœur.


Le deuxième reste également mixte même s’il est un peu plus féminin, car il évoque avant tout la rencontre amoureuse, tout en se voulant également une réflexion sur le temps. Ici le sentiment qui domine la création de Lady Shiloh est celle que « le temps est une illusion », sentiment que l’on retrouve d’ailleurs dans Hors Là Monde. En effet, lorsqu’on est sincère avec soi-même, et avec les autres, et que la vie nous sépare des gens qu'on aime, les émotions, restent, elles, intactes. Et c’est ce qu’est voué à exprimer Lady Shiloh, ce sentiment que lorsqu’on aime quelqu’un, certaines choses comme l’odeur de la peau, précisément, persistent. C’est d’ailleurs bien toute la force du sens olfactif, puisqu’une odeur peut nous faire basculer d’un coup dans un univers, dans une foule de souvenirs.


C'est ce que je souhaitais exprimer à travers ce deuxième parfum. D’où le choix d’une fragrance peut-être plus délicate, moins opulente que le premier. Le fond reste sensuel et enveloppant (patchouli, musc blanc et vétiver) mais moins marqué, tandis que les notes de têtes (bergamote, mandarine) et de coeur (jasmin, violette) apportent plus ici une sensation de douceur et d'intimité.



Et, justement, quel est l’avenir d’Hors Là Monde en ce qui concerne les parfums? Songez-vous à composer un troisième parfum? Un véritable masculin pour le coup?

Un nouveau parfum, oui tout à fait, mais un masculin, non, bien que le nom puisse laisser présager du contraire. Ici, « Monsieur Shiloh » sera en fait un féminin. Pourquoi ce nom pour un parfum dédié aux femmes? Parce que lorsqu’on se fait belle, c’est souvent pour séduire Monsieur et c’est le message à l’origine de ce prochain parfum. La fragrance sera tournée ici autour de l’idée du désir, de la séduction, de conduire l’autre vers soi. C’est comme si le parfum disait « Monsieur, dis moi que je suis la plus belle ». Cette idée m’est venue entre autres d’un proverbe anglais qui dit «Beauty is in the eye of the beholder », (la beauté est dans l’œil de celui qui regarde).

Là où ce parfum fait le lien avec les deux premiers, c’est qu’il ne parle plus d’identité au sens large mais de l’idée d’assoir, d’affirmer son identité: comme s’il disait « dis moi ce que tu sens, je te dirai qui tu es ».

Merci Symine. Et, pour finir, où peut-on retrouver vos parfums?

Pour faire écho à l’univers d’Hors Là Monde, qui peut signifier "par delà les frontières" en un sens, les parfums sont distribués au niveau international, aussi bien en Europe qu’en Russie, qu’aux Etats-Unis, à New York, là où j’ai d’ailleurs vécu et à Los Angles. Ils seront, en outre, bientôt distribués aux Emirats Arabes.

Vous pouvez notamment retrouver Shiloh et Lady Shiloh (dont l'affiche trône d'ailleurs dans l'escalier du café de Flore) en France, à Paris, aux Galeries Lafayette.


Rendez-vous sur le site d'Hors Là Monde pour retrouver tout l'univers de Symine Salimpour.

jeudi 19 novembre 2009

Boucheron femme

Quelques remous dans ma vie professionnelle et personnelle, ces derniers temps, ne m'ont pas laissé le loisir d'écrire comme je l'aurais voulu. Heureusement, les choses semblent se tasser un peu et me voilà plus disponible pour des coups de coeur parfumés, et c'est peu dire qu'il y en a eu ces derniers jours, de Back to Black (By Killian) au Bal Musqué de Nez à Nez, entre autres.

Mais je voulais tout d'abord parler d'un parfum qui existe pourtant depuis plus de 20 ans maintenant mais sur lequel je ne m'étais jamais attardée à l'époque: Boucheron pour femme, le tout premier de la marque.



Il s'agit d'un beau floral oriental comme je les aime, très élégant, pétillant en notes de tête, sensuel en notes de fond, très féminin. Il dégage quelque chose d'ample, de noble et de voluptueux à la fois, dans la tradition des grands parfums classiques, mais tout en étant modernisé par une touche jeune, fraîche et fruitée qui fuse dès son ouverture.

C'est curieux car, d'ordinaire, je n'aime pas trop les notes fruitées dans un parfum. Mais le fait qu'elles soient présentes surtout en tête, mêlées ensuite à un beau bouquet de fleurs, pour s'alanguir enfin dans un lit plus sensuel, plus chaud, oriental, les rend tout à fait charmantes. J'ai d'abord cru déceler de l'osmanthus dès les premiers "pshitts" mais en fait il s'agirait plutôt d'une note abricot, (l'osmanthus évoque souvent ce fruit) conjuguée à la mandarine, à du galbanum et à de la bergamote. On peut y noter également la présence de basilic.

Ce départ se prolonge vite dans un coeur plus dense, riche en belles matières premières florales, qui lui donne cette facette femme, très élégante. Il me semble y percevoir de l'iris, qui lui donnerait cette facette noble et très légèrement poudrée. Mais ce lit de fleurs contribue également à en faire un parfum sensuel, grâce à cette brassée de fleurs blanches, jasmin, ylang ylang, tubéreuse, sans oublier le narcisse et la fleur d'oranger.

Le tout s'arrondit ensuite sur un fond chaud, oriental, composé de santal, d'ambre, de vanille et de fève tonka. L'impression générale en fait un parfum profond, enveloppant, parfaitement équilibré. On ne saurait, en outre, lui reprocher un manque de sillage ou de tenue. En revanche, je le préfère nettement en eau de parfum sur ma peau.

P. S: Juste un petit mot pour dire à tous les passionnés de parfum que je travaille actuellement sur le stand des parfums Memo, à côté de l'Artisan Parfumeur et de Différentes Latitudes. Je me ferais donc un plaisir de discuter avec vous si vous passez par là!






mardi 20 octobre 2009

Noël au balcon, Etat Libre d'Orange

J'ai découvert Noël au balcon un peu tardivement, à l'occasion de l'exposition sur les parfums, qui s'est tenue dernièrement, rue de Richelieu au début du mois d'octobre. Je connaissais la marque, Etat Libre d'Orange (ELO), l'originalité des noms de leurs parfums et de leur packaging, l'innovation dont font preuve pour certaines de leurs créations (je pense notamment à Secrétions Magnifiques même si je ne le porterais pas!), mais n'avais encore jamais eu un coup de foudre sur l'un de leurs parfums.



Et ce salon a été l'occasion, entre autres, de découvrir Noël au balcon, à l'origine édition limitée mais rééditée pour notre plus grand plaisir, enfin le mien en tout cas. J'ai en effet eu un coup de coeur pour ce parfum car son départ m'a rappelé certains thés que j'affectionne tant. Oui, outre les parfums, j'ai un faible pour les thés, notamment parce que j'adore leur ... odeur. Il y en a de toutes sortes, à la bergamote, à la menthe, par exemple, mais aussi de nombreux thés épicés, à la cannelle, aux clous de girofle...et ce sont précisément ces senteurs que m'ont évoquées les notes de tête de Noël au balcon.

Le parfum s'ouvre en effet sur des notes à la fois miellées,et épicées, associées à une note fruitée plus fraîche, la mandarine. On y perçoit aussi une touche de fleur d'oranger pour assoir cette base douce et moelleuse. Les épices, que l'on sent déja poindre en tête, s'affirment, autour de la douceur du miel et de la vanille, et on y devinerait presque du cumin, de la cannelle et des clous de girofle. Au regard de la composition, il semble qu'il s'agisse en fait du piment rouge, associé à la nigelle (cumin noir) et de la cannelle. On y perçoit également comme une note de fruit qui persiste, un peu abricotée, à moins que ce ne soit la mandarine qui subsiste.

Un fond musqué apparaît peu à peu à mesure que la vanille s'atténue. C'est d'ailleurs amusant car la vanille est généralement plus présente en notes de fond dans un parfum, or ici c'est le phénomène inverse qui se produit. En effet, les notes musquées s'associent toujours à une base sucrée, mais moins douce, plus épicée, en raison peut-être d'une touche de patchouli qui souligne cet effet. Enfin, le parfum semble presque s'ouvrir, en fond, sur un accord solaire, qu'il est difficile d'analyser, mais peut-être composé d'un peu de ylang ylang ou de jasmin.



Ce parfum porte bien son nom, car sa base douce, sucrée, vanillée peut évoquer la féminité, la chaleur d'un décolleté, tandis que ses accents épicés évoquent le charme des fêtes de fin d'année. Noël, ici, c'est aussi la note fruitée de mandarine associée à la note de fleur d'oranger, rappelant évoque les agrumes, l'orange, fruit traditionnel de cette période de l'hiver, embellie par un rire féminin, et sensuel, exprimé par la sensation moelleuse des notes miellées et vanillées.


mardi 6 octobre 2009

Guerlain propose des formations olfactives.....

J'ai passé une délicieuse journée, à la maison mère de Guerlain sur les Champs Elysées, vendredi dernier. Sylvaine Delacourte m'a en effet très gentiment proposé de participer à une formation olfactive, or, comme beaucoup j'imagine, j'ignorais que Guerlain dispensait des ateliers olfactifs régulièrement.

Certes, je m'attendais bien sûr à ce qu'on me présente les familles olfactives, que l'on respire quelques matières premières et que l'on nous parle de l'histoire de la maison Guerlain. En revanche, ne connaissant pas à l'avance le programme de la journée, je ne savais pas, d'une part, qu'on déjeunerait toutes ensemble le midi, ce qui permet de mieux se connaître et d'échanger, et encore moins qu'on pourrait se livrer à des petits exercices de création l'après midi.



10h00: Arrivée dans les locaux de la maison des Champs Elysées.

Nous sommes en fait deux (Séverine et moi) à participer à l'atelier. Accueillies par Dominique, la charmante experte parfums qui anime l'atelier, nous entrons dans une belle salle au premier étage. Celle-ci se compose d'une table où trônent quelques parfums Guerlain (classiques ou moins connus), mais aussi d'écrans pour appuyer la présentation des différentes matières. Pâtisseries, thé, jus d'orange, nous prenons le temps de nous présenter avant de commencer la formation.




10H30-12H45 : Présentation des différentes familles olfactives....
Etant passionnée par le sujet, je connaissais déja les principales familles. Mais, là où cette formation est assez pertinente je trouve, c'est qu'elle ne se borne pas à énumérer les diverses familles de parfums.

Non, c'est aussi l'occasion de nous montrer d'abord quels accords sont plutôt associés aux notes de tête, aux notes de coeur, puis aux notes de fond. Ainsi, nous avons d'abord étudié les familles hespéridées, les aromatiques, la facette fleurie fraîche, puis passage aux notes de coeur (fleurie suave, rosée, fruitée.. etc) et idem pour less notes de fond (accords boisés, balsamiques et orientaux). Certes, cela peut paraître évident au premier abord pour quiconque aime les parfums mais en fait cela m'a permis de comprendre quelque chose qui m'avait toujours interpellée dans la création: comment fait-on pour que certaines notes apparaissent, fugaces, en tête, d'autres en coeur, puis en fond? Comment doit on faire le mélange pour composer une telle structure?
Et bien voilà, certaines matières semblent donc se prêter naturellement aux notes de tête, aux notes de coeur et ainsi de suite.



Dominique, tout en faisant le lien entre les différents accords et l'histoire de la maison Guerlain, nous fait respirer différentes matières premières pour illustrer ses propos et nous faire comprendre les diverses facettes que peut revêtir la même matière naturelle. Bon, là, il y encore du travail, en ce qui me concerne, mais c'est toujours un exercice si intéressant.... Nous avons également respiré quelques matières de synthése.

Curieusement je reconnaissais mieux les parfums Guerlain, (même moins connus), sur touche, qu'elle nous faisait respirer à la fin de chaque famille respective. Ce qui m'a assez fascinée, lors de cette "dégustation" de matières premières, c'est l'évolution, (mais comme les parfums eux-mêmes finalement) d'une même note, comme par exemple, l'absolu de vanille d'abord très boisé au départ pour finalement se sucrer au bout de dix minutes.

Pause déjeuner: Invitées au restaurant pour bavarder autour des parfums mais aussi de nos métiers ou vies respectives. Moment très convivial.

14h00 environ: Reprise des festivités.
Nous achevons de découvrir les notes de fond, les accords boisés et orientaux. Dominique nous fait également découvrir quelques matières synthétiques, telles que les aldéhydes, l'hédione ou encore le damascone. Leur intérêt est de permettre de développer, booster l'effet de certaines notes de tête par exemple. Dominique nous fait ensuite découvrir et deviner, sur touche, les principaux accords, fougère, hespéridé, floral, oriental et chypré.

Ce dernier exercice est en fait un préalable au petit travail de création auquel nous allons nous livrer ensuite. ..
Comme nous sommes peu nombreuses, Dominique nous demande de choisir deux accords parmi ceux-ci sur lesquels nous allons travailler. Séverine choisit le chypré et l'hespéridé il me semble, tandis que, fidèle à mon goût prononcé pour les floraux orientaux, je choisis l'accord oriental puis le floral. En effet, je me demandais s'il était plus pertinent d'enrichir ce dernier de notes gourmandes ou orientales pour parvenir à mes fins, ou au contraire d'habiller un accord oriental de notes hespéridées en tête et de belles notes florales en coeur telles que le jasmin par exemple.

Pour toutes les deux, ce fût notre premier essai le plus réussi. Séverine réussit un bel accord chypré, très classique, très femme. De mon côté je choisis donc de travailler d'abord à partir d'un accord oriental, "guerlinisé", soit déja composé de: vanille, d'encens, de benjoin, de styrax, d'iris, d'opopanax, de fève tonka, cannelle, poivre, patchouli, santal et vétiver.

Nous avons droit à trois essais: à chaque fois nous devons mélanger 25 gouttes de l'accord choisi, puis successivement deux, trois et quatre matières premières réparties également en 25 gouttes dans chaque petite fiole.

Au bout de 3 essais et guidée par Dominique pour les conseils, j'ai "composé" un parfum basé sur un accord oriental auquel j'ai ajouté de la bergamote, du jasmin, une touche de ylang ylang et du cèdre. Le second essai fût moins réussi: accord floral (tubéreuse, magnolia, gardénia, néroli, rose et jasmin) auquel j'ai ajouté un peu de bergamote, de l'iris, de l'héliotropine et de la vanille. Lors du dernier essai, j'y ai ajouté une pincée de fève tonka: cela donna un mélange pas désagréable certes, mais.. spécial. Bien sûr nous avons pu conserver nos différents essais. Ce fût une expérience vraiment très intéresante en tout cas.


16h35: Fin de cette charmante journée, mon accolyte et moi ressortons sur un petit nuage, munies d'un petit livret avec les différentes touches parfumées senties au cours de la journée. Bien sûr au cours de cette journée, qui est familier des parfums reviendra peut-être sur des choses déja apprises, mais c'est d'une part un bon moyen d'approfondir ses connaissances, mais aussi de découvrir de nombreuses matières premières, et surtout de comprendre (un peu) quelques mécanismes de la création, ce qui est toujours fascinant lorsqu'on est passionné.

A noter également que Guerlain propose des ateliers pour enfants, afin d'éveiller leur sens olfactif, de les initier au monde merveilleux des senteurs et à l'art des parfums.

(Merci à Séverine pour les photos. )

Inscriptions à la Maison Guerlain. 68 avenue des Champs-Elysées. Tel: 01.45.62.52.57.




mardi 29 septembre 2009

Côté vintage....

J'avais envie de parler de vintage, car il arrive encore parfois d'avoir la chance de tomber sur des splendeurs. Ceux qui m'intéressent aujourd'hui sont Emeraude de Coty, et Narcisse Noir de Caron. Pas le Narcisse Noir actuel, considérablement défiguré, comparé à l'original, non celui qui a été créé en 1911 par Ernest Daltroff et que Gloria Swanson a rendu célèbre dans le film Sunset Boulevard.



Floral fruité loin de l'overdose de fruits rouges que l'on trouve aujourd'hui dans les parfums, Narcisse Noir évoque la femme fatale à travers une fleur d'oranger suave et narcotique, sur un fond légèrement boisé. Sombre, mythique, troublant, ce parfum s'ouvre d'abord sur une envolée de citron et de bergamote qui entourent une fleur d'oranger puissante. Le jasmin, la rose et le narcisse, en coeur, lui apportent l'opulence et le mystère qui en font une fragrance à la fois féminine et énigmatique.

La civette , en note de fond, vient lui apporter cette touche animale qu'on retrouve surtout dans les anciens parfums puisqu'elle n'est plus vraiment utilisée aujourd'hui, tandis que le santal, le musc, le vétiver et le narcisse noir étirent le parfum sur un fond plus boisé, musqué.

Un beau parfum néanmoins pas facile à porter, d'une part parce que la version vintage n'est pas toujours facile à dénicher, mais surtout parcequ'il dégage une telle aura de femme fatale qu'il faut pouvoir l'assumer. En outre, l'entourage, malheureusement, n'est pas forcément réceptif à cette touche ultra galmour d'un autre temps mais qui pourtant donne tant de classe aux parfums.

J'ai eu l'occasion de sentir récemment un autre parfum vintage, Emeraude de Coty, (1921) que l'on désigne souvent comme l'ancêtre de Shalimar, bien que ce dernier soit né de l'idée de Jacques Guerlain d'ajouter une forte dose de vaniline à la composition de Jicky. Or, en effet, on peut considérer Emeraude comme un Jicky plus vanillé, ou comme un Shalimar plus vert. On peut d'ailleurs se demander si Emeraude ne s'inspire pas plutôt de Jicky, avec lequel on trouve aussi des ressemblances dans la composition.



La similitude avec Shalimar est réelle, bien que les deux fragrances restent distinctes, Shalimar ayant une aura très féminine, une vanille plus appuyée, là où Emeraude se fait plus doux. J'ai lu quelque part qu'il pourrait être un peu le parfum que l'on porterait en journée, quand on porte Shalimar le soir et il y a un peu de ça. Personnellement, je lui préfère Shalimar, que je trouve plus féminin, plus sensuel. Mais Emeraude reste un beau parfum et sied peut-être mieux aux peaux sur lesquelles Shalimar vire.

Emeraude est d'abord très hespéridé en tête, grâce au citron vert fusant, mais aussi légèrement épicé puisqu'on y perçoit également une touche de poivre. La vanille s'impose peu à peu, entourée, d'après la composition, de ylang ylang , de rose et de jasmin, que, pour ma part, j'ai bien du mal à distinguer. La fragrance se poudre peu à peu grâce, entre autres à l'iris, aussi présent en notes de coeur. Le fond, toujours trés vanillé, paré d'ambre, de santal, de benjoin et de patchouli, réchauffe le parfum.

Sur le papier, les deux parfums se ressemblent, mais sur peau, Emeraude, a d'une part, moins de sillage, et d'autre part c'est sa note très verte qui subsiste même dans le fond, qui le distingue de Shalimar où c'est plus la bergamote qui reste en filigrane aux cotés de la vanille. En outre, Shalimar a vraiment une dimension plus animale.







jeudi 24 septembre 2009

Coup de coeur : Gardénia Pétale , Van Cleef & Arpels, Collection Extraordinaire

J'ai découvert aux Galeries Lafayettes, samedi dernier, la Collection Extraordinaire de Van Cleef & Arpels, composée de 6 parfums différents, dont tous semblent réunir de belles matières premières. Celui qui m'a le plus touchée, pour l'instant, est Gardénia Pétale, une ôde aux fleurs blanches et au gardénia.




Généralement plus séduite par les parfums orientaux, il m'arrive néanmoins de craquer sur certains floraux, surtout lorsque, comme Gardénia Pétale, ils expriment une telle féminité. Doux, grâcieux, ce parfum ne rime pourtant ni avec jeune fille, ni avec innocence. Il évoquerait plutôt ici la Femme, loin toutefois du mode séducteur que peuvent exprimer certains orientaux.

Avec un départ assez vert, paré d'agrumes où pourtant je perçois aussi une note sucrée qui n'est pas sans me rappeler un peu Love By Killian, le parfum s'épanouit progressivement sur un coeur floral. Composé de jasmin, de rose, d'une touche de poire, peut-être, et de lys, il vient apporter douceur et tendresse au parfum. Alors que la tubéreuse s'impose de plus en plus pour évoquer le gardénia, je sens à nouveau sur ma peau la touche sucrée que j'avais perçue dans les notes de tête.

Cette facette se fait presque exotique, à la manière de Songes, comme l'écrivait Octavian sur son blog. C'est en effet la fleur de frangipanier et la vanille, qui, mêlées au coeur floral et notamment à la tubéreuse, apportent au parfum ce charme certain. Pour conclure, beauté et qualité au rendez-vous pour ce Gardénia pétale qui donne envie de mieux découvrir le reste de la Collection Extraordinaire de Van Cleef & Arpels!

samedi 19 septembre 2009

Havana vanille, de l'Artisan parfumeur: rendez-vous à Cuba.

Le dernier parfum de l'Artisan parfumeur, créé par Bertrand Duchaufour, semble s'inscrire dans la collection des carnets inspirés de voyage, et cette fois-ci, c'est de Cuba, "ses rhums, ses rythmes de salsa et ses cigares", dont il s'agit. Fallait-il s'attendre à un parfum du style d'Habanita, (oriental dont l'accord dominant tourne autour de la vanille et du vétiver) qui, pour beaucoup, évoque la Havane?


Ici Havana vanille rappelerait plutôt, au départ, Spiritueuse Double Vanillle, de Guerlain, pour sa vanille parée d'accents de rhum et de tabac. Si l'évolution diffère (en effet je préfère ici celle de l'Artisan Parfumeur), les notes de tête semblent assez proches.

L'eau de parfum s'ouvre en effet sur des notes de rhum, de clou de girofle, d'orange confite, de fruits séchés où perce déja la vanille. J'ai presque eu l'impression d'inhaler un verre de rhum arrangé à la vanille ou au pruneau, auquel on aurait ajouté une pincée de tabac à pipe. J'avoue que cette ouverture est ce qui me séduit le moins dans ce parfum, car si j'adore le rhum arrangé, (oui c'est un de mes cocktails favoris), je préfère le boire qu'en diffuser l'odeur sur ma peau.

Heureusement cette impression s'estompe rapidement pour laisser la vanille s'imposer peu à peu, parée d'effluves légèrement fleuries. Le coeur se compose en effet d'un peu de rose, mais aussi d'immortelle, assortie de narcisse et de fève tonka, qui ici, apporte à cette vanille une facette un peu fumée. C'est pourquoi persiste l'effet un peu tabac du parfum, sans doute pour appuyer la référence à la Havane. D'ailleurs je pense que le coeur se constitue probablement également de notes tabac.

Alors que le fond s'étire sur des baumes, des notes boisées, du benjoin et de l'absolu de vanille, j'y sens presque comme un soupçon de chocolat. Ordinairement, le côté gourmand chocolaté me dérange franchement dans un parfum, mais ici, cette facette ne se fait ni trop sucrée, ni écoeurante, en raison probablement des notes fumées qui persistent. C'est presque plus une vanille liquoreuse dont il s'agit, du moins dans ma perception des choses. On y sent également un petit côté humide, qui peut, à son tour, évoquer les fameux cigares cubains. sensation qui s'impose de plus en plus au fil des heures.

La rémanence est moyenne, meilleure que certaines eaux de toilletes de l'Artisan Parfumeur, certes, mais pas excellente non plus, bien que le parfum offre une belle évolution sur la peau. Personnellement, Habanita m'évoque plus la sensualité que peut inspirer Cuba, mais Havana vanille est loin d'être dénué de charme. De là à craquer pour un flacon, je ne sais pas, mais j'aime assez cette composition.

Contrairement à de nombreux perfumistas, j'ai un faible pour la vanille. Pour autant, je ne suis pas du tout cliente des vanilles très sucrées de Comptoir Sud Pacifique, par exemple, et je ne suis pas fan des soliflores vanille. Bref la vanille très sucrée n'est pas ma tasse de thé. En revanche je fonds littéralement pour les beaux orientaux où la vanille domine, comme Shalimar, ou Habanita, pour les parfums un peu cuirés vanillés, encore pour de nombreux Guerlain et leur guerlinade, composée de vanille.

Du coup, ici, ce n'est pas un parfum que je porterais tous les jours, mais j'aime cette vanille travaillée de manière non alimentaire, non sucrée, au contraire un peu fumée. Le résultat est original, doux, un peu sombre ... assez attrayant.

mardi 15 septembre 2009

Ambre extrême de l'Artisan parfumeur

De retour de vacances, j'aurais pu parler des différentes nouveautés ( Parisienne, Wanted...) mais aucune ne m'a vraiment touchée pour l'instant, même si j'attends impatiemment de tester Fourreau Noir (Lutens) quand même. Mais ça ne m'empêche pas de découvrir de nouveaux parfums, même si leur sortie sur le marché n'est pas récente.

C'est en effet le cas d'Ambre Extrême de l'Artisan Parfumeur, (l'eau de parfum de l'Eau d'Ambre), sorti en 2001. J'aime beaucoup l'eau d'ambre mais je lui préfère d'emblée sa version extrême connaissant le manque de tenue des parfums de cette néanmoins belle maison.


Créé par Jean Claude Elléna, à qui l'on doit probablement le caractère sensuel et oriental mais sans aucune lourdeur de ce parfum car il ne se fait jamais entêtant, Ambre Extrême s'ouvre sur une envolée d'épices, où percent la cannelle, le poivre, le macis et la noix de muscade. Ce départ chaud et épicé se pare pourtant d'une note plus fraîche, aromatique, légèrement verte, discrète, probablement dûe à la présence de la cardamome.

Cette impression s'estompe à mesure que le coeur se réchauffe, grâce aux notes de patchouli et de santal, qui lui donnent un très léger aspect boisé, un peu fumé tandis que la rose turque en fait un parfum à texture crémeuse, plus enveloppante qu'au début.

Au fil de son évolution, le parfum s'orientalise de plus en plus, grâce à une forte dose d'ambre et de vanille, associées au benjoin et à la fève tonka, plus présentes ici que dans la version initiale. Ces notes de fond offrent une véritable chaleur et sensualité au parfum, qui se fait très réconfortant en cette saison où les jours redeviennent gris et frais.

Ambre extrême offre une meilleure tenue que l'Eau d'Ambre, même si son sillage, lui , s'estompe au fil des heures. Ce qui est original dans ce parfum, c'est sa facette orientale, chaude, opulente, tout en restant d'une élégante simplicité, qualité que l'on doit sûrement à son créateur, Mr Ellena.


mercredi 9 septembre 2009

Note de luxe, Evody

Je n'ai pas eu l'occasion de me rendre à la boutique Evody lorsqu'elle était encore ouverte, mais j'ai pu découvrir récemment quelques uns des parfums de la marque. En effet, la boutique est fermée depuis que les créatrices ont décidé d'aller au bout de leurs envies et de lancer leurs propres parfums.

Parmi, entre autres, Rêve d'Anthala, Bois Secret, Ambre Intense ou encore Note de luxe, c'est ce dernier qui a le plus retenu mon attention. Sur un départ très sucré, Note de luxe s'ouvre sur une note de bergamote associée à quelque chose qui m'évoquait les fruits, la pêche ou l'abricot. En fait il s'agit de la mandarine. Quant à la vanille, elle n'apparaît qu'en note de fond mais pourtant je la sens déja poindre dès l'ouverture.

S'il offre un départ sucré, Note de luxe n'en est pas moins un véritable parfum poudré, qui le reste tout au long de son évolution. C'est peut-être en raison de la place centrale de l'iris au coeur de la composition, entouré de jasmin, de ylang ylang mais aussi de notes épicées, assez présentes, pour donner un tour sensuel au parfum. Cette facette est renforcée, en note de fond, par de la vanille, du benjoin, de la fève tonka et des notes boisées, de plus en plus présentes au fil de l'évolution du parfum. Evolution originale d'ailleurs, dans le sens où l'aspect sucré du départ s'atténue peu à peu, pour presque s'assécher au fil des heures, et se muer en un fond plus ambré, boisé.

Ce cheminement se fait autour d'un côté poudré, paré de notes vanillées et épicées. Personnellement je lui trouve aussi un aspect miellé tout au long de la composition, et c'est cette impression qui prédomine sur ma peau.

En revanche, il semble que ce parfum n'ait pas une extrême rémanence ni un très fort sillage, il se fait plus parfum de peau sur moi, mais c'est peut être dû à son évolution, puisque le parfum se fait de plus en plus doux et discret au fil des heures.

lundi 10 août 2009

Coup de coeur: Ubar d'amouage

J'ai souvent lu de bons commentaires au sujet des parfums Amouage, mais j'avais peur d'y "mettre mon nez", tant leurs parfums sont coûteux.... Certes, on ne peut nier la qualité mais le prix freine considérablement..

Travaillant le temps d'une courte mission aux Galeries Lafayette au stand Memo, je n'ai donc pu résister à la tentation de découvrir les parfums Amouage puisque leur stand côtoie le mien.

Et j'ai, entre autres, "craqué" pour Ubar. Point d'achat impulsif en vue, mais juste un vrai coup de coeur pour ce floral oriental au nom d'une ancienne ville marchande du moyen orient.

Il semble qu'il y ait eu une première version en 1995 de ce parfum qui a été discontinué pour sortir à nouveau récemment. Malheureusement je ne connais pas cette ancienne version, mais à lire les différents blogs qui en ont parlé, apparemment l'actuelle est légèrement différente tout en étant aussi belle.

Ubar s'ouvre sur du Lys de la Vallée paré de bergamote et de citron, assorti à un côté crémeux-poudré qui persiste tout au long de la fragrance même s'il s'atténue en notes de fond, et que l'on retrouve également dans Gold ou Dia de la même marque. Assez rapidement le parfum dévoile des notes de rose, puis de jasmin, ce qui lui donne un côté très femme, l'aura d'un grand parfum classique. La rose est assez présente puisque le parfum se compose à la fois de rose de damas, et de rose bulgare.

Puis Ubar change un peu de ton pour s'épanouir sur un fond plus oriental, d'abord teinté de santal. La vanille ensuite, l'enveloppe de sensualité tandis que la civette l'animalise un peu. Le tout en fait un parfum noble, élégant, sensuel, d'une très bonne tenue, (en effet le fond persiste assez longtemps sur la peau). Vraiment un très beau parfum d'une grande féminité, mais qui pourtant serait sans doute très beau sur un homme, en raison de ses légers accents boisés en notes de fond.

A noter que Gold pour femme est également un très beau floral, je lui trouve un peu une aura de N°5, ainsi que son pendant masculin, Gold for men, un peau poudré boisé pour homme. Bref, une maison qui propose vraiment de belles choses, le seul problème restant le prix.

Si lolita...

Joli nom pour un parfum dont le flacon s'inscrit d'ailleurs bien dans le style de la maison. Je viens de lire l'avis d'Ambre gris et j'avoue avoir moi aussi du mal à me faire un avis sur ce parfum. Je dirais qu'il s'agit d'une impression mitigée.

En effet, je suis partagée entre le fait de trouver que la marque a tenté de faire preuve d'audace et de proposer quelque chose qui ne plaira pas à tous les coups, donc de pas commercial à tout prix, et le fait que je trouve l'évolution du parfum au fil des heures certes tenace, mais un peu décevante.

Ayant été très fidèle au premier parfum de Lolita Lempicka durant 4 ou 5 ans, j'aime assez l'univers de la marque, et encore une fois ici, comme pour le premier, je trouve qu'il y a une réelle recherche d'originalité, bien qu'en effet le côté poivré semble devenir à la mode en ce moment. Mais là où il y a une part de parti pris, c'est que ce parfum n'est pas un jus timide conçu pour plaire à tout le monde.

En effet, avec son ouverture très poivrée, (baies roses), assez agressif (personnellement il me fait éternuer!), il risque d'en étonner plus d'une. C'est vrai qu'on sent un côté presque masculin qu'on aurait féminisé grâce à des notes florales présentes tout au long de la composition. Les notes de tête, fusantes, parent le poivre de bergamote et de mandarine.

Mais après ce départ assez original, je trouve également que le jus s'essoufle un peu pour évoluer à mesure qu'il évolue sur un coeur plus floral. La facette poivrée subsiste toujours, notamment grâce aux notes de clou de girofle, mais adoucie aux côtés du pois de senteur et de l'héliotrope. Ce coeur semble alors se figer sur ces notes, épicées et fleuries, assez élégantes il est vrai, mais qui n'ont rien qui m'accrochent plus que ça. Mais ça c'est ici une question de goût.

Il s'épanouit sur un fond un peu poudré, ce qui n'est pas pour me déplaire, où le côté poivré s'atténue enfin, au contact de l'ambre, du patchouli et de la fève tonka, qui viennent envelopper le parfum sur la peau.

Au final, impression mitigée. Ce n'est pas mon style mais c'est vrai qu'on note une prise de risque dans la création de ce parfum, et aussi une certaine évolution dans le genre par rapport à l'univers de la marque. Si le nom et le flacon collent bien à l'esprit de Lempicka, le parfum est ici plus femme que jeune fille. J'apprécie son côté audacieux, mais son évolution ne me fait pas vibrer. A mon avis il fera des adeptes comme il en déconcertera certaines, mais au moins ce n'est pas un jus qui veut plaire à tout le monde au point d'en devenir inintéressant!

dimanche 2 août 2009

L'heure bleue... dans tous ses états.

J'avais prévu de tester un nouveau parfum, et puis, je ne sais pas, j'ai eu envie de parler de l'Heure bleue car finalement j'en parle tout le temps mais moins sur mon blog alors que c'est mon parfum préféré.


En effet, si je ne devais n'en garder qu'un (chose très difficile), ce serait l'Heure bleue. Parce que je me sens bien quand je le porte, pour son élégance, son raffinement, sa douce sensualité, son côté apaisant, la sérénité tantôt heureuse, tantôt nostalgique que ce parfum dégage, sa tenue, son évolution au fil des heures.. bref les raisons de l'adorer sont nombreuses. Contrairement à d'autres parfums que j'aime énormément, celui-ci est le seul que je pourrais porter quelque soit mon humeur, la saison, mes habits. Que j'ai envie d'une fragrance originale, sensuelle, classe ou rassurante... quelque soit l'envie du jour, je m'y retrouve. Je l'aime car, avec son évolution, il me fait voyager en quelque sorte, il m'émeut tout particulièrement.

Poivrebleu le décrit très bien dans l'article qui y est consacré sur son blog. En effet, beaucoup de gens parlent de l'heure bleue comme d'une friandise rassurante, ou d'un parfum nostalgique. Pourtant, s'il se prête très bien aux froides soirées d'hiver, ou s'il peut en effet avoir un côté mélancolique, il est encore plus magnifique lorsqu'on le porte, probablement comme l'a pensé Jacques Guerlain, un soir d'été, lorsque le jour décline doucement, à mesure que s'installe peu à peu la nuit. Avec la chaleur encore présente mais adoucie d'une soirée d'été, il développe des facettes inattendues. Son caractère oriental s'affirme, d'une part, mais il se dépare de son aspect "doudou nostalgique" pour évoquer la sérénité que l'on peut éprouver un soir de vacances par exemple. C'est comme si on était à la fenêtre en train de regarder le ciel, en souriant, plein de pensées heureuses et sereines.

Réflexions qui m'ont amenée à avoir envie d'évoquer l'Heure bleue dans toutes ses concentrations. Je l'ai découvert il doit y avoir près de 15 ans, en eau de toilette. A l'époque celle-ci me paraissait un peu plus profonde, ronde que l'actuelle, mais je ne peux être affirmative, car c'est encore une question de ressenti, voire ici, de souvenir. Mais il me semble qu'elle se rapprochait plus de l'eau de parfum actuelle. Un des flacons que j'utilisais à l'époque est resté inachevé puisque vers 20 ans j'ai cessé de le porter régulièrement pendant quelques années. Lorsque j'y suis revenue, j'ai été surprise de constater que l'eau de toilette restante n'avait pas bougé, totalement conforme à mon souvenir, témoignant ainsi de la qualité de ce parfum.

On me l'a ensuite offert en eau de parfum et c'est curieux car je n'ai pas vraiment vu de différence. C'était la même heure bleue, ses notes de bergamote bien présentes en tête, assortie d'aromates et de clou de girofle, pour évoluer ensuite sur un corps floral assez dense composé d'oeillet, de fleur d'oranger, de rose et de tubéreuse. Puis perce bientôt l'iris (très présent sur ma peau dans cette concentration), avant de se fondre dans un fond vanillé, accompagné d'héliotropine, et de musc, pour lui donner un côté miellé, sensuel tout en restant d'une extrême tendresse. Le tout autour d'une note poudrée inhérente à ce parfum, qui ne cesse d'évoluer au fil de la journée.

C'est curieux car je n'ai pas senti de forte nuance entre cette eau de parfum de 2006 ou 2007 et l'eau de toilette qui me restait de la fin des années 90. Alors qu'en revanche lorsqu'on m'a offert l'eau de toilette à noël dernier, j'ai tout de suite tiqué. Certes, il s'agissait d'une edt alors que j'utilisais l'edp juste avant, mais celle-ci se distinguait aussi de l'edt telle que je l'ai connue. Les notes de têtes sont beaucoup plus accentuées (du moins à mon nez), tandis que les notes de fond sont plus "allégées", et sa tenue, certes tout à fait normale pour une edt, n'égale pas celle que je lui ai connue dans cette même concentration quelques années plus tôt. C'est peut-être juste un ressenti, c'est peut-être aussi ma peau qui a changé, je ne sais pas, mais cette concentration me séduit moins. Elle est toujours belle évidemment, mais je lui trouve en effet un charme désuet, alors que je ne trouve pas ce parfum, d'ordinaire, contrairement à beaucoup de gens malheureusement, "vieux". Mais ce n'est qu'une impression, pas une affirmation, puisque beaucoup de perfumistas semblent porter l'heure bleue en edt actuelle et la trouver superbe, donc c'est encore et toujours certainement une histoire de peau.

Puis l'occasion m'a très gentiment été donnée de découvrir l'Heure bleue en extrait. Aïe aïe aïe, qu'il est difficile de faire marche arrière lorsqu'on teste les parfums guerlain dans cette concentration. L'extrait met plus en valeur les notes de fond de l'heure bleue je trouve, bien que l'on sente quand même un départ fusant de bergamote dans les premières minutes. L'extrait se concentre plus sur les notes vanillées, miellées, de ce parfum. Il est un tout petit moins poudré il me semble et plus sensuel. A essayer absolument le soir en été, pour les fans de l'heure bleue, il est divin! C'est là qu'on découvre vraiment, je pense, tout le sens et l'esprit de ce parfum. Le must, c'est d'appliquer l'extrait en petites touches sur les poignets, cou etc... et de se vaporiser un nuage d'edt autour de soi, comme le conseille Sylvaine delacourte sur son blog. A noter, contrairement à certains extraits qui sont d'une très forte puissance, comme celui d'allure sensuelle par exemple, l'extrait de l'heure bleue n'est pas extrêmement plus fort ou puissant. Il l'est bien sûr, un peu plus que dans les autres concentrations, mais à mon nez il me semble surtout plus raffiné, il sublime ce parfum.

Mais ça ne m'empêche pas de savourer l'heure bleue en eau de parfum (j'en ai déniché une de 2007), qui reste superbe, vraiment à mi-chemin entre l'edt et l'extrait, avec un beau sillage. En parlant d'eau de parfum justement, une b-testeuse m'avait revendu un parfum de toilette de la fin des années 80 je crois, (le parfum de toilette correspond à l'appellation eau de parfum d'aujourd'hui). C'est amusant, car si les notes de tête se sont légèrement altérées, il faut en effet attendre dix munutes avant d'y retrouver l'heure bleue, dès qu'elle évolue cette eau de parfum se rapproche de l'extrait, probablement, en raison d'une part de l'effet de "macération" au fil du temps qui a tendance a renforcé le parfum , mais aussi parce que les concentrations n'étaient pas exactement les mêmes que celles d'aujourd'hui. C'est peut-être une impression, mais l'eau de toilette d'avant correspondrait plus à l'eau de parfum actuelle et ainsi de suite. Bref cette eau de parfum "vintage" se rapproche assez de l'extrait, tout en étant quand même moins subtile, mais très ronde, profonde, avec un sacré sillage pour le coup!



Pour finir, comme je suis une addict de l'heure bleue, je ne me lasse jamais de l'explorer sous toutes ses facettes. Quand j'étais plus jeune, avec ma mère nous avions déniché un flacon d'époque, scellé dans sa superbe boite. L'idée ne m'était jamais venue de le désceller jusqu'à que je lise sur grain de musc qu'il était encore possible de porter des parfums "vieux" de plusieurs décennies lorsque, par chance, ils s'étaient bien conservés. Après moultes hésitations , j'ai ouvert ce flacon, qui doit dater d'avant guerre (la seconde), puisque la concentration n'y est pas précisée. Quelle puissance! Les notes de tête sont clairement altérées, mais au bout d'un quart d'heure le parfum se pose pour ressembler fortement à l'extrait, en plus poivré- épicé, peut-être. Le côté encaustique que l'on perçoit parfois dans ce parfum est un peu plus présent au départ, mais ensuite l'évolution reste celle que l'on lui connaît, magnifique.

Bref, l'heure bleue, un délice à savourer sans limite dans tous ses états! Dernière petite précision sur le sujet, j'ai découvert, rapidement, et récemment, Cuir Mauresque (de Lutens) et Bois de Copaïba (de la Parfumerie générale), qui se rapprochent un peu des notes de fond de l'heure bleue.. A suivre...

lundi 27 juillet 2009

Parfums 137: Nara 1869

Depuis quelque temps, on assiste à un certain engouement pour le parfum sur-mesure, un parfum qui n'appartiendrait qu'à soi, une fragrance unique. De plus en plus de marques célébres développent des consultations parfums dans le but de concocter son propre sillage, à l'image de Guerlain ou de l'Artisan Parfumeur par exemple.

Mais ce type de consultation n'est certes pas abordable pour tout le monde d'un point de vue financier. Heureusement, des maisons moins connues vous proposent aujourd'hui de vous amuser en créant vous-même votre fragrance, comme notamment Parfums 137. Bousculant les codes préétablis en parfumerie qui veulent qu'on ne mélange jamais deux parfums différents, ce véritable jeu de parfum consiste ici à mélanger 3 senteurs pour se définir à travers un parfum, son parfum.

En effet, Parfums 137 a développé jusqu'à maintenant deux coffrets, Nara 1869 et Hollywood Stromboli, chacun doté de 3 fragrances, respectivement légères, fruitées ou florales, puis plus orientales, profondes. Petit plus insolite et ludique, chaque coffret s'articule ici autour d'une histoire.

J'ai eu l'occasion de découvrir le coffret Hollywood Stromboli samedi dernier au Bon marché, à travers sa menthe fraîche, son immortelle et sa myrrhe. J'ai beaucoup aimé les deux parfums d'immortelle et de myrrhe et espère avoir l'occasion de m'y attarder à nouveau. J'ai en revanche pu m'amuser avec le coffret Nara 1869 en testant chaque fragrance d'abord séparément, puis en les combinant ensuite entre elles, jusqu'à créer pas moins de sept parfums.




C'est en effet tout l'intérêt de ces coffrets que propose Parfums 137: l'idée de pouvoir s'amuser tout en se parfumant, c'est d'ailleurs je trouve une très bonne initiation au monde des parfums pour quelqu'un de novice. Cela permet en effet de se concocter une empreinte tout en découvrant les multiples facettes d'une senteur, c'est aussi un bon moyen de comprendre l'évolution d'un parfum, des notes de tête aux notes de fond.



D'inspiration japonaise, le coffret Nara 1869 propose trois parfums, que l'on peut porter séparément ou en les mélangeant: Bigarade, Osmanthus et Olibanum. Vous pourrez retrouver l'histoire complète sur le site de Parfums 137, mais l'univers de ce coffret s'inspire de la vie d'Akimoff, jeune homme passionné de parfums à la recherche de matières premières les plus rares à travers le monde. Tombé sous le charme d'une jeune apprentie geisha , il lui dédie un jeu de trois senteurs l'invitant à les combiner entre elles... et c'est à vous de perpétuer l'histoire en créant votre propre fragrance à partir de ces trois essences.



La première senteur, Bigarade, qui pourrait d'ailleurs correspondre aux notes de têtes d'un parfum mêlant ces trois essences, séduira pour sa fraîcheur, sa sensualité toute en légèreté, un peu arômatique. Articulée autour de fleurs de thé blanc et d'oranger, elle dévoile des facettes à la fois boisées et musquées au fil des heures.

Osmanthus, le second parfum du coffret, s'ouvre sur des notes fruitées de pêche et d'abricot, qui m'ont d'ailleurs évoqué Angel, pour évoluer ensuite sur des notes plus douces et plus florales, avant de s'épanouir sur un fond de patchouli. On pourrait croire que cette essence est douce, toute en retenue, et pourtant je lui trouve une forte ténacité, une réelle puissance.

Olibanum, enfin, est la partie la plus mystérieuse du coffret. Plus profond, ce parfum est aussi une fragrance épicée, qui se fait peu à peu fumée, de par ses notes d'encens. On y décèle aussi quelques notes de myrrhe en fond.

J'ai d'abord choisi de m'essayer à la combinaison osmanthus et olibanum. C'est curieux car on n'obtient pas exactement la même chose en apposant d'abord l'osmanthus ou l'olibanum sur la peau. En commençant par l'olibanum, celui-ci semble prendre le dessus en notes de tête. La fragrance s'ouvre sur des notes très épicées, même si l'on sent l'osmanthus bien présent. Cela donne un départ dense, assez profond, qui évolue sur des notes plus douces, plus florales. La note d'osmanthus se révèle de plus en plus au fur et à mesure qu'évolue le parfum. Le parfum est presque plus léger en notes de coeur puis de fond qu'au départ.

En appliquant d'abord l'osmanthus, le parfum est d'abord fruité (les notes de pêche et d'abricot étant bien présentes) avant de se faire plus floral. L'olibanum s'affirme peu à peu, pour relever le parfum, et lui donner quelques accents fumés, piquants. Et en effet, au fur et à mesure de l'évolution, se révèlent quelques notes de myrrhe, qui m'évoquent celles du coffret Stromboli . Je trouve personnellement cette combinaison plus jolie comme cela, et, d'après le livret du coffret, il semble que ce soit comme ça qu'il faille l'appliquer. Le tout fait une fragrance très féminine, douce par les notes florales de l'osmanthus, mais profonde et légèrement épicée grâce à la présence de l'olibanum.

J'ai ensuite testé les trois ensemble, en commençant par la bigarade, puis l'osmanthus et enfin l'olibanum. La bigarade apparaît naturellement en notes de tête, tandis que le caractère fruité-floral de l'osmanthus se révèle assez vite. Le mélange de ces deux senteurs donne un petit côté gourmand aux notes de coeur. La fragrance s'adoucit ensuite, à mesure que l'osmanthus se fait plus fleur blanche que pêche et abricot, et à mesure qu'apparaissent doucement les notes boisées, fumées de l'olibanum. Le tout en fait un parfum différent du mélange olibanum-osmanthus, même si on y sent quelques notes similaires en fond, mais relevées d'un peu de fraîcheur hespéridée de la bigarade. J'y perçois même un petit côté miellé, sucré en note de fond. Au bout de plusieurs heures, reste un fond fumé, vraiment encens, les notes sucrées s'étant peu à peu estompées.

C'est donc un coffret où l'on peut s'amuser à sa guise et découvrir divers parfums à travers trois senteurs initiales. Je pense que c'est d'ailleurs un excellente idée de cadeau, car il est toujours délicat d'offrir un parfum à une personne dont on n'est pas certain de ses goûts. Ce coffret a l'avantage d'offrir du choix à la personne qui le recevra, qui pourra changer de parfum selon ses humeurs, et quelques soient ses goûts (envie de légèreté et de fraîcheur, de senteurs orientales ou profondes, ou tout simplement d'originalité), elle y trouvera forcément son bonheur.

lundi 20 juillet 2009

Parfum d'été: La chasse aux papillons extrême, de l'Artisan Parfumeur.

Fragrance de printemps ou d'été, en effet, "la Chasse aux papillons extrême" s'adapte fort bien aux beaux jours. Considérée comme l'eau de parfum de la Chasse aux papillons, version plus intense et capiteuse, cette version extrême a le don de faire sourire et de mettre de bonne humeur, comme lorsqu'on est à sa fenêtre et que l'on s'aperçoit qu'il fait beau, enfin, dehors.

Mais la Chasse aux papillons extrême est aussi une version qui se veut plus profonde, plus capiteuse que la première, comme par exemple celle que l'on choisirait le soir pour sortir. Ce parfum oscille il est vrai entre légèreté, tons estivaux, et un côté suave, un peu ensorcelant des fleurs blanches.




Comme certains, je ne change pas forcément de parfums pour l'été, (même s'il y en a que je privilégie tels que l'Ame soeur), je les dose juste plus légèrement, et je trouve même que certains orientaux, comme L'Heure bleue, révèlent des facettes inattendues lorsqu'il fait chaud. Mais c'est vrai qu'un parfum comme la Chasse aux papillons extrême est vraiment délicieux par beau temps.

Poétique si l'en est, du nom à la fragrance, cette eau de parfum s'ouvre sur des notes de baies roses et de safran, pour donner à cette version d'emblée plus de piquant et d'épices qu'à l'original. Les notes de tilleul, en coeur, s'annoncent assez vite sur ma peau, et restent assez présentes au fil des heures, tandis que se révèlent peu à peu la fleur d'oranger, la tubéreuse et le jasmin sambac. Ces deux dernières fleurs prennent également une assez forte ampleur sur ma peau.

Le fond s'étire ensuite sur des notes de ylang ylang et de miel, comme pour rappeler le nom de ce parfum et pour lui donner un aspect caressant, sensuel, ensoleillé. Le tout en fait un parfum assez suave, qui hésite entre innocence, fraîcheur et sensualité.

Lorsqu'on le sent, on est transporté dans un jardin ensoleillé, au début des premiers beaux jours, lorsque reviennent peu à peu les plus chaudes températures, entre la fin du printemps et le début des vacances. On sent comme une brassée de fleurs blanches, auxquelles on aurait ajouté quelques tiges de tilleul et des herbes. Les notes de fond évoquent un peu la peau dorée, baignée toute la journée par les rayons du soleil lorsque ceux-ci comment doucement à décroître, ce qui donne à cette Chasse aux Papillons extrême quelques accents de volupté.

Ce n'est pas vraiment mon style de parfum habituel mais je le trouve vraiment charmant au début des beaux jours.



mercredi 15 juillet 2009

Petite ballade parfumée dans le Marais

Profitant du beau temps de ce jour férié, hier, j'ai décidé de m'offrir une petite ballade parfumée du côté du Marais. Je cherchais la boutique d'ELO (Etat Libre d'Orange) que je n'ai jamais trouvée, mais j'ai découvert en revanche qu'il y avait deux boutiques de l'Artisan Parfumeur dans ce charmant quartier. Une, rue du Bourg tibourg, et l'autre, rue des Francs-bourgeois.

L'occasion d'avoir confirmation de la part du vendeur de la sortie du prochain parfum de cette marque, en septembre, Havana Vanilia. Cette création sera centrée autour d'une vanille aux accents de tabac, enrichie de quelques arômes de rhum. Ce qui est dommage en revanche, c'est que cette nouveauté viendra remplacer Vanilia, une vanille fleurie, douce, tout sauf alimentaire, dont les fans ont tout intérêt à faire des stocks dès cet été.


Douce, discrète, sensuelle, mais surtout solaire, cette Vanilia me donne envie de vacances quand je la sens sur ma peau. Composée de noix de muscade, de ylang-ylang, et de vanille bien sûr, elle se pare également de clou de girofle, d'ambre et de bois de santal pour un effet vanillé inattendu. En effet, c'est tout sauf une vanille archi sucrée. On sentirait plutôt une vanille entourée de fleurs et de quelques épices, avec un côté très lumineux, malheureusement la tenue laisse à désirer, sur ma peau. Ce floral oriental offre en tout cas un côté caressant, qui évoque une peau légèrement vanillée et ensoleillée sur la plage.

Presqu'en face de la boutique de l'Artisan Rarfumeur rue du Bourg tibourg, se trouve Le studio des parfums Galimard, petite boutique dont j'ignorais complètement l'existence jusque là. L'idée est de proposer de créer un parfum pour environ 95 euros. Celle-ci était hier fermée mais on pouvait apercevoir dans la vitrine de beaux flacons sur les présentoirs. Quelques détours plus loin, rue des Francs-bourgeois, j'ai aussi découvert que la marque de bijoux Satellite avait lancé plusieurs parfums, ce que j'ignorais encore bien que cela ne semble pas si récent, manifestement. Dans l'idée de porter un parfum comme l'on porterait un bijou, la marque propose cinq parfums, Padparascha, Corrida, 40°C à l'ombre, Ipanéma, et A la figue.

Pour finir, je suis allée visiter la nouvelle boutique Guerlain qui a tout récemment ouvert au 10, rue des francs-bourgeois. Celle-ci est bien sûr plus petite que la maison mère des Champs-Elysées, elle s'apparenterait même plutôt à celle de la rue Tronchet en terme d'espace, bien qu'agencée différemment. J'ai trouvé que l'accent était plutôt mis sur les nouveautés et les collections exclusives, telles que les trois dernières Paris-Moscou, Paris-New York ou Paris-Tokyo, ou encore la collection de l'Art et la matière, plutôt que sur les classiques, qui bien que mis en valeur dans ce beau décor, sont moins visibles au premier coup d'oeil. A noter, un nouveau système intéressant pour sentir les parfums, une série de tubes (je ne sais pas comment les défiinir) au nom de chaque parfum sur lequel il suffit de se pencher pour en respirer l'odeur.




vendredi 10 juillet 2009

Plus que jamais Guerlain


La réouverture du magasin Guerlain des Champs-Elysées, en 2005, a occasionné de belles surprises, de la réédition de vintage aux somptueux décors, en passant par la création d'un parfum spécialement dédié à l'évènement: Plus que Jamais Guerlain.

Jean-Paul Guerlain, son créateur, l'a pensé comme un hommage à tous les parfums qui ont fait la renommée de cette maison, précédant le parfum des 180 ans de Guerlain dans cet esprit. Enfermé dans un beau flacon en cristal de baccarat pour l'occasion, ce parfum se veut comme une fragrance très féminine, énigmatique, avec un "coeur sensuel" et un sillage qui n'en finit pas ... (selon les propos de son créateur).


Je n'ai malheureusement pas pu vérifier pour le sillage, ne l'ayant testé qu'en échantillon sans vapo, donc c'est plus dur de se faire une idée de la sorte. J'ai lu diverses choses à son sujet, Lucas Turin en parle comme d'un chypre floral (tout en l'appréciant), Sylvaine Delacourte et bien d'autres le décrivent comme un floral oriental (ce qu'il me semble aussi), certains le trouvent doux, d'autres gourmand ou encore glamour....

Il s'ouvre sur des notes de tête aldéhydées, associées à la bergamote, au néroli, et au ylang ylang, (cher à son créateur), ce qui lui confère d'emblée un aspect élégant. Le coeur voulu sensuel, est en effet onctueux et voluptueux, à mesure que se dévoilent les notes florales d'iris et de jasmin, iris qui lui donne un petit côté poudré d'ailleurs...

Ce moment où le coeur est bien installé avant d'évoluer doucement vers le fond m'évoque un peu l'Ame soeur de Divine (oui, je sais, il faut que j'arrête de comparer les parfums entre eux), lorsqu'après le départ aldéhydé, les notes florales blanches s'installent avant de s'épanouir sur une note plus chaude d'ambre.. dans cette même sensation soyeuse et caressante.

Or en effet, le coeur floral de Plus que Jamais se fond dans des notes plus chaudes également, mais ici vanillées, notes si chères aux parfums Guerlain. Le fond se compose donc de bois précieux, de vanille bourbon et de fève tonka, comme pour rappeler la fameuse guerlinade.

J'aurais du mal à mettre un adjectif précis sur ce parfum. Gourmand il l'est, en un sens, car en effet la vanille bourbon est bien présente en note de fond, elle m'a même évoqué la vaniline que l'on met dans les pâtes à gateaux lorsqu'on les prépare. Pourtant ce parfum ne se vautre pas du tout dans l'alimentaire, grâce aux notes boisées en arrière fond, et il est, d'ailleurs, avant tout distingué grâce à son départ aldéhydé et ses facettes poudrées.

Je le trouve plutôt doux, mais c'est peut-être dû à la manière dont je l'ai testé, en petit échantillon "splash".Je suis persuadée qu'en le vaporisant plus généreusement, on doit avoir un ressenti légèrement différent. Enigmatique, il l'est en un sens car je le trouve tour à tour discret, chaud, (notes de fond), romantique ou classique (notes florales et aldehydes), bref il est difficile de l'appréhender complétement en une seule fois.

Mais c'est un beau parfum qui parle de Guerlain avec ses notes de fond orientales et vanillées, son petit côté poudré cher à l'heure bleue par exemple, ses notes de coeur florales qui évoquent à Lucas Turin Jardins de Bagatelle.. J'ai lu également que certaines personnes remarquent un clien d'oeil à Aqua Allegoria Ylang et vanille en notes de fond, ce qui n'est pas dénué de sens car en effet, son fond sucré peut l'évoquer.... quand d'autres, encore, lui trouvent une douceur et un charme communs à Metallys....

Finalement le seul gros reproche qu'on pourrait faire à ce parfum reste son prix...car comme beaucoup je suis certaine que ce type de parfum, comme le bel Attrape-Coeur, trouveraient leur public s'ils étaient plus largement distribués et plus accessibles. En attendant, il fait partie de la collection Les parisiennes, dans la boutique Guerlain des Champs Elysées.

vendredi 3 juillet 2009

Sacrebleu, des parfums Patricia de Nicolaï.

Je me suis rendue le week-end dernier à la boutique rue de grenelle, où l'accueil fût charmant. Petite boutique au calme, idéale pour parler un peu parfums.
J'y ai testé plusieurs parfums, dont Le temps d'une fête, Odalisque, Number One et Sacrebleu. J'avais déjà essayé Vanille tonka auparavant.Ce sont de beaux parfums, mais j'ai préféré m'en concentrer sur un pour en parler.
Odalisque est original, il a quelque chose d'envoûtant mais peut-être un peu trop "fort" pour moi, mais Grain de musc en fait une belle description sur son blog. Le temps d'une fête est charmant, mais Sacrebleu est celui qui m'a le plus parlé, ce qui était prévisible...
En effet, Patricia de Nicolai s'est inspirée de l'Heure bleue pour ce parfum et on y sent, il est vrai, une filiation dans les notes de fond, bien que je leur trouve une "texture" différente.
Le départ s'ouvre sur des notes de fruits rouges, un peu confits, au côté de l'essence de mandarine, mêlés à un arrière fond plus miellé, vanillé. C'est curieux, car selon les moments, le départ ne me fait pas le même effet. Je l'ai trouvé parfois un peu écoeurant, alors que j'en aimais beaucoup l'évolution, à d'autres je l'ai trouvé très agréable, presque printanier, joyeux.
Ce floral oriental offre une texture dense, complexe, où l'on sent de nombreuses et belles matières premières naturelles. Il est si riche qu'il n'est pas si aisé de distinguer précisément les notes qui le composent, à la manière de Bal à Versailles.
L'évolution se fait plus sombre et miellée je trouve. Il a un petit côté savonnneux, propre, comme le disait Rebecca, (qui s'occupe parfaitement de la boutique et également auteur de l'ouvrage Le Guide du parfum) mais pas poudré comme l'Heure bleue. Ce dernier a un sillage plus aérien, lorsque Sacrebleu donne plus la sensation de coller à la peau.
Ce parfum m'évoque, tandis que se sont largement dévoilées les notes de coeur (oeillet, tubéreuse, jasmin, canelle), pour s'épanouir peu à peu, doucement, vers les notes de fond, un panier de fruits rouges renversés sur un pot de miel avec des zestes de vanille, de baumes et des pétales de fleurs.
C'est un parfum gourmand, mais pas girly, plutôt gourmand-femme. D'ailleurs, on prête souvent à l'Heure Bleue un aspect patisserie, chewing gum, ce qui ne manque jamais de m'étonner car je ne le ressens pas vraiment comme ça, à part, peut-être en extrait, car les notes de fond un peu vanillées y sont plus prononcées. En revanche, c'est réellement l'effet que me fait Sacrebleu, une patisserie fine faîte de fruits rouges, de miel et de vanille, qu'on aurait saupoudrée d'épices.
Au fur et à mesure que le parfum évolue vers ses notes de fond, (patchouli, santal, absolu fève tonka, vanille et baume du Pérou), .cette sensation s'estompe et laisse place à une base douce, assez élégante d'ailleurs, très baume-miel-vanille, discrète mais sensuelle. Ce parfum se fait plus sombre; avec une texture un peu crémeuse. Je n'ai pas l'impression qu'il laisse un fort sillage, (bien que la tenue soit assez bonne), mais c'est à nuancer car je fais l'essai avec un échantillon, sans vaporisation, donc ça ne crée pas le même effet. Le tout en fait un parfum assez sophistiqué je trouve, apprécié d'ailleurs de Catherine Deneuve, (véritable perfumista connue pour être une adepte de l'Heure Bleue).

mardi 30 juin 2009

Sous le Parasol....

Non, je ne suis pas encore en vacances sur la plage. En revanche, avis aux personnes amatrices d'anciens parfums, j'ai découvert il y a peu une petite boutique intitulée "Sous le Parasol" qui pourrait les intéresser.


Sous le parasol, avant-guerre


Alors que j'ai dû passer maintes et maintes fois devant, je n'avais jamais remarqué cette petite boutique à proximité des halles et d'Etienne Marcel. Et pour cause, en devanture, on n'aperçoit que du maquillage bon marché et des gels douche, loin de s'imaginer qu'il peut aussi s'agir d'une petite parfumerie, habitué(e)s que nous sommes à vivre dans une ville où seules les grandes enseignes survivent, à l'image des Marionnaud et autres Sephora.


Or, on y trouve en effet du maquillage, mais surtout des huiles essentielles, des eaux de colognes, des produits de beauté "naturels", et enfin... des parfums. Enfin, quelques parfums. Notamment, pour les amateurs de marques anciennes, on peut y (re) découvrir la marque L.T.Piver, et son Héliotrope blanc, à des prix défiant toute concurrence. Personnellement, après l'avoir essayé, cet héliotrope n'est pas ma tasse de thé, mais c'est intéressant de savoir qu'on peut le trouver à petits prix dans cette boutique.



On y trouve également presque toute la gamme d'Habanita: eau de toilette, concrète, lait pour le corps ou gel douche, à des prix sympathiques. L'eau de toilette d'Habanita, 30 ml à 14 euros par exemple, bonne idée pour se faire plaisir sans se ruiner, ou pour faire des stocks, même si, dans ce conditionnement, le flacon est moins joli que le classique Lalique noir. On peut d'ailleurs y sentir la quasi totalité des parfums de la marque Molinard, Nirmala, Ambre, Patchouli...


D'autres parfums oubliés trônent sur les étagères tels que Canoe et Tabu de Dana ou encore Soir de Paris, de Bourgeois, au côté des eaux de cologne artisanales. Un petit bazar sympathique où se cotoient essences sans prétention et parfums jadis prestigieux à redécouvrir.


Les vendeuses sont vraiment charmantes et ont l'air, une fois n'est pas coutume, amoureuses des parfums qu'elles vendent. Bref, le choix est limité, mais pour les amateurs/trices d'Habanita ou de parfums oubliés, ça peut être un bon plan.


Sous le Parasol,

75, Boulevard de Sébastopol,

75002 Paris.

www.sousleparasol.fr

jeudi 25 juin 2009

Aqua allegoria ylang&vanille


C'est un peu délicat de parler d'un parfum Guerlain dans cette situation particulière où une personne de LVMH/Guerlain semble avoir attaqué et censuré Octavian de "1000 fragrances" sur son blog.

Ce n'est du coup, malheureusement, pas le meilleur moment pour parler de leurs parfums, (mais il se trouve que je teste en ce moment pas mal d'échantillons de cette maison).

J'en profite pour préciser que j'aime leurs parfums même si je n'apprécie pas systématiquement toutes leurs nouveautés. Mais je reste une fan du patrimoine historique de cette maison. Par ailleurs, l'initiative de Sylvaine Delacourte de réunir quelques passionnés autour d'une après-midi parfumée était un véritable enchantement. Et je pense ici qu'il est important de distinguer la maison Guerlain en elle-même et les personnes qui en gèrent les enjeux financiers.

En revanche, je déplore sincèrement ce qui est arrivé à Octavian et la politique "rouleau compresseur" de LVMH qui vise à censurer toute forme de critique. En effet, ses connaissances sont une véritable boite à trésor pour les amoureux des parfums, dont il serait regrettable de vouloir en brimer l'expression.


Sur un mode plus léger, je déplore tout autant l'arrêt de l'eau de toilette Aqua allegoria Ylang&Vanille, aux doux accents d'été et de peau ensoleillée. Principalement centrée sur l'ylang-ylang, dont Jean-Paul Guerlain avait une plantation à Mayotte, cette aqua allegoria surprend dans le sens où la vanille n'y est pas aussi évidente qu'on pourrait le croire.

En effet, le parfum s'ouvre sur des notes de ylang-ylang très présent, à la fois doux et capiteux. Il se teinte d'iris et de jasmin en notes de coeur, pour se sucrer et se poudrer légèrement avec la vanille en note de fond. Le tout en fait une fragrance très solaire, à la fois joyeuse et sensuelle, qui évoque les vacances, mais qui pourtant surprend par sa rémanence.

En effet, pour une eau de toilette qui évoque l'été, qui fait partie d'une gamme plus "en légèreté" que les autres parfums de la marque, l'Aqua Allegoria Ylang & vanille a une tenue remarquable. Même si d'instinct on la dédierait plutôt aux beaux jours, elle peut aussi sans doute s'accomoder de l'hiver car elle reste tout de même bien présente, voire légèrement entêtante si on en met trop, en raison, je pense, des fortes effluves de ylang-ylang. Mieux vaut donc avoir la main légère, du moins, lorsqu'il fait chaud.

C'est curieux car j'avais lu quelque part que cette eau de toilette très féminine ressemblait un peu à Loulou Blue, de Cacharel. Cela m'avait semblé sur le coup très étrange comme idée, et pourtant c'est vrai, je leur trouve quelques similitudes. Le départ ylang ylang de l'Aqua Allegoria est différent, car plus "narcotique", ce qui en fait un parfum moins "girly", mais il y a quelque chose dans l'évolution vanillée et sucrée qui m'évoque en effet Loulou Blue, en plus "femme". Moi qui aurais bien aimé re-sentir un jour ce regretté parfum, j'en ai un peu retrouvé l'esprit dans cette belle Aqua Allegoria. Mais ça ne m'avance pas plus, puisque celle-ci est également discontinuée.