lundi 31 mai 2010

Parfums ambrés....

En me promenant dans mon quartier l'autre jour, (alors qu'il faisait ... beau, oui oui), je fus happée par un sillage "doré", qui m'intrigua au plus haut point. Je tournai la tête frénétiquement en me demandant d'où pouvait-il bien venir, ne voyant que peu de personnes dans la rue, si ce n'est une petite personne âgée montant la côte avec lenteur. Ce sillage, chaud, un peu ambré, mais pourtant léger  en ce sens qu'il s'adaptait très bien  aux températures, ne cessait de venir, disparaitre, revenir.. Au bout de dix minutes, je dûs bien me rendre à l'évidence, c'est cette petite grand mère (certes un peu lookée, en y regardant de plus près, pour son âge) qui embaûmait délicieusement la rue de ses effluves... .

Je me résouds donc à lui demander son parfum, et quelle ne fût pas ma surprise quand elle me répondit "Ambre de l'Occitane". Ah bon.  Non pas que je considére les parfums de l'Occitane mauvais du fait qu'ils soient plus accessibles que ceux d'autres marques ou  auréolés de moins de prestige, mais je  ne me souvenais pas d'une telle odeur lorsque j'avais essayé tous leurs produits quelques années plus tôt. Me souvenant du bel article consacré au Labdanum de Séville de la même maison par Méchant Loup, qui m'avait en effet assez plu, je me rendais donc aujourd'hui  très enthousiasmée chez l'Occitane pour tester cet Ambre sur ma peau. 

Malheureusement, sur moi, je n'ai point retrouvé cette odeur délicieuse,  chaude et solaire, légèrement sucrée  mais pas trop, ambrée et à coup sûr empreinte de labdanum que j'avais respirée dans la rue ce jour là. Je ne sais pas si c'est cette dame qui peut se vanter d'une alchimie particulière avec son parfum, ou si c'était tout simplement les notes de  fond que j'ai senties dans la rue, mais la magie n'opère pas sur ma peau, ni sur touche d'ailleurs.

Le départ est très sucré, trop même à mon goût, à tel point qu'il mé'voquerait presque  le côté très gourmand d'Angel. Je pense d'ailleurs que l'Ambre d'Occitane se compose d'un petite touche fruitée en tête qui produit cet effet, probablement associé à un peu de patchouli dans sa pyramide.  Cette eau de toilette évolue ensuite sur un ambre très vanillé, ce qui à la base n'est pas pour me déplaire, si ce n'est cette note très sucrée qui persiste, là où j'avais espéré  plutôt sentir du labdanum très prononcé. Et on en trouve pourtant dans la composition,  mais ce n'est pas la note qui domine en coeur.  Certes le fond est très agréable, la touche sucrée  (un peu cheap à mon nez) s'atténue au profit d'un fond ambré vanillé  mais un peu plus boisé, qui me séduit plus. Malheureusement il m'a fallu attendre bien plus d'une heure pour sentir mon poignet avec délectation.

Je le re-testerai à l'occasion, car il faut toujours plusieurs essais sur peau lorsqu'on découvre un parfum.  Cela m'a  donné envie d'aller sentir à nouveau Ambre Précieux de Maître Parfumeur et Gantier. Il s'agit ici d'un ambre de texture plus "consistante", doté de notes de tête légèrement arômatiques  (peut-être en raison de la lavande présente dans sa structure) qui s'épanouissent vite  sur un ambre chaud,  assez dense.  On y décèle des épices,  (cannelle, noix de muscade), des notes d'encens, qui évoluent doucement sur un fond ambré vanillé, sensation accentuée par les notes de baume du Tolu et baume du Pérou, elles mêmes un peu vanillées. Malgré cet aspect très rond, cet ambre  ne tombe pas dans l'overdose de sucre  grâce aux notes boisées , résineuses et balsamiques, présentes dans sa composition,  qui l'équilibrent à merveille.   En revanche , 'est un parfum qui "se mérite", en ce sens qu'il faut lui laisser un bon quart d'heure pour qu'il dévoile ses charmes, car c'est son évolution qui est très belle, et non les notes de tête pas forcément des plus agréables.

L'ambre Précieux de MPG semble s'inscrire dans la même veine que celui de  l'Artisan Parfumeur,  de par sa rondeur, son aspect onctueux,  tout en étant plus complexe, plus résineux, plus évolutif.... et un peu plus mixte également. C'est un parfum très enveloppant, qui doit être délicieux à porter par temps froid, plein de chaleur et de sensualité. Peut-être un futur coup de coeur pour l'hiver prochain?



mardi 25 mai 2010

Ballade parfumée au coeur d'Opéra...

Certains quartiers de Paris sont de véritables paradis pour les perfumistas, comme par exemple celui d'Opéra. Outre les Galeries Lafayette ou la Scent room du Printemps où l'on retrouve un large choix  parmi les  grandes maisons mais aussi les marques de niches, les alentours d'Opéra et de Palais Royal regorgent de petites boutiques dédiées aux amoureux du parfum. Qu'elles soient plus ou moins connues (de  Serge Lutens à Santa Maria Novella en passant par Jo Malone), la plupart mérite qu'on s'y attarde. 

C'est ainsi qu' il y a environ deux semaines, accompagnée de deux acolytes, nous nous sommes offertes une virée parfum dont le point de départ fut la visite d'Amin Kader, rue de la Paix. Cette très belle boutique distribue les parfums Santa Maria Novella, assez difficiles à trouver dans Paris d'ailleurs. D'un assez bon rapport qualité prix, ces parfums sont principalement connus entre autres pour leur eau de cologne Mélograno,  un joli poudré, pour Musc d'or, un musc solaire et suave,  ou encore pour Peau d'espagne, un cuir qui ravira les adeptes du genre.  Pour ma part, j'ai aussi beaucoup apprécié Tobacco Toscano, un tabac miellé vanillé, tout en douceur. 



Ensuite, cap sur Maître Parfumeur et Gantier, situé à deux pas, rue des Capucines. La responsable de boutique est charmante, disponible et connaît très bien les différents parfums de sa marque. C'est Jean Laporte (à qui l'on doit entre autres le célèbre Mûre et Musc, du temps où il travaillait pour l'Artisan parfumeur), qui a fondé MPG, et l'on sent en effet une certaine filiation dans les créations des deux marques, qu'il s'agisse de l'Ambre précieux, que j'ai beaucoup apprécié et qui m'évoque un peu les belles boules d'ambre de l'AP, ou encore de Fleurs des Comorres, une belle variante sur le thème du défunt Vanilia, à base de vanille, de jasmin et de fleur de frangipanier.  On y retrouve également une tubéreuse, un floral vert au départ hespéridé (bahaïna) ou encore Or des Indes, un joli oriental poudré à mi chemin entre l'Heure bleue et Habanita, même si je lui préfère ces deux derniers. 

Nous nous sommes ensuite rendues chez Frédéric Malle,  21 rue du Monthabor dans le premier, qui fût probablement l'endroit où nous avons passé le meilleur moment parfumé de la journée. D'une parce que les parfums de la marque sont tous excellents  pour la plupart, parce que les cabines permettant de respirer les différentes senteurs apportent vraiment nouveauté et modernité, mais aussi grâce à l'accueil. En effet, c'est toujours agréable de discuter avec un passionné de parfum. Nous sommes donc bien restées plus d'une heure à nous extasier, (même si nous les connaissions déja l'ensemble de la gamme), sur Musc ravageur, sur le sublime Carnal Flower, qui est sans doute une des plus belles tubéreuses comme j'ai pu parfois le lire,  ou encore sur Une fleur de Cassie. Une amie a flashé sur Iris Poudre, un beau floral aldehydé sur fond doux poudré vanillé, de facture classique mais très bien dans son genre. J'ai trouvé également  trouvés intéressants Dans tes bras, Un Lys méditerrannée ou encore L'eau d'Hiver. Les bougies ne sont pas en reste non plus même si elles peuvent paraître quand même un peu chères. 





Après une pause déjeuner bien méritée pour le nez, et une visite rapide chez Francis Kurdjian, (mais nous connaissions déja la maison dans l'ensemble), reprise des activités en passant chez Jo Malone puis chez Colette.  C'est assez curieux de sentir des parfums dans l'univers de ce magasin dans la mesure où  les  vendeuses sont là pour accueillir les clients mais nul doute qu'elles pourraient tout aussi bien vendre des bottes que des parfums. 


Au beau milieu des fringues, des livres, des divers gadgets branchouilles, on peut y découvrir la marque Byredo, celle du Labo, ou encore les nouveautés bio de chez Honoré des Prés.  A préciser que c'est ici  l'occasion de sentir Baudelaire, de Byredo, qui n'est pas disponible au Bon Marché (pour des raisons juridiques tenant au nom il me semble). C'est toujours amusant de faire un tour chez Colette, mais l'univers ne se prête vraiment pas à la découverte d'un parfum, entre le bruit, le monde, et la diversité des produits proposés. 

Nous avions gardé pour la fin de notre parcours parfumé la maison Montale, et nous avons bien fait, car nous n'aurions pu rien sentir ensuite si nous l'avions visitée dès le matin.  C'est une des rares fois  dans ma vie où je suis sortie d'un magasin de parfums en ayant la migraine, cela mérite d'être souligné. En effet, leurs parfums sont dans l'ensemble très lourds, et je trouve qu'ils manquent souvent de subtilité. La responsable de boutique n'est pas désagréable, mais a fortement tendance à imposer ses goûts à ses clients, ce qui est regrettable. Et nous a quand même coupé lorsque nous parlions de différents classiques tels que First, Chanel n°19  etc..  en nous expliquant que "ça, ce n'est pas de la parfumerie". (sic). Certes, c'est certainement un des meilleurs endroits pour respirer des créations à base d'oud, puisque c'en est vraiment l"univers, mais je préfère nettement dans le genre Homage, d'amouage, bien plus beau et en finesse, (bon et beaucoup plus cher malheureusement il faut bien le reconnaître).

Nous n'avons pas eu le temps et le "nez" de passer aux Salons du Palais Royal (Lutens) et chez Divine (rue Scribe) mais ce sont vraiment deux belles boutiques à inscrire sur votre parcours si vous sillonez les alentours d'Opéra en quête de découvertes parfumées.




vendredi 14 mai 2010

Nouveauté parfum: Womanity, la facette boisée


Suite à une découverte commune de Womanity, nous avons décidé, Juliette, Thierry et moi, de regrouper nos idées et de vous présenter tour à tour une facette de ce parfum. C'est ainsi que vous pourrez découvrir la facette sucrée sur le blog de Poivrebleu, la très novatrice facette salée sur Olfatorum, et la structure boisée sur le mien. Bonne lecture!



La capacité du parfum à se mouvoir selon les peaux m'a toujours fascinée. C'est entre autres ce qui me plait ici chez Womanity, qu'il soit versatile en fonction de la personne qui le porte. C'est amusant, et en outre, gage de bonne qualité puisque cela signifie qu'il est constitué d'une grande partie de matières premières.
La première facette fruitée-lactée se faisant très furtive sur ma peau, j'ai préféré m'attarder sur les notes boisées, qui, avec l'aspect salé, s'imposent bien plus.


Doter son dernier-né d'un fond boisé était pertinent de la part de Thierry Mugler, car, en plus d'une signature cohérente avec les autres créations de la marque, cela permettait de faire ressortir toutes les nuances de la figue dans un même parfum. En effet, celle-ci peut se faire fruitée-lactée-sucrée lorsqu'il s'agit de la chair du fruit. Mais c'est aussi cette senteur à la fois verte et boisée de la feuille et du bois de figuier qui la caractérise.
C'était d'autant bien pensé que cet aspect boisé se fond naturellement avec la note salée, à la fois chaude et cuirée du caviar, dans une harmonie rassurante et enveloppante. Comme si cette facette était la continuité logique du côté salé. 


On remarquera pourtant qu'après l'apparition de la facette salée, semblent revenir pour un court instant les notes lactées du début, avant de laisser place à ce fond boisé où percent d'ailleurs quelques accents verdoyants.
Womanity se compose en effet d'une base de bois et feuille de figuer. Les accents verts et arômatiques de cette dernière sont donc associés à une forte dominante de bois de figuier. Puisqu'on ne peut que reproduire cette odeur à défaut de pouvoir la distiller, elle se compose entre autres de bois de santal, qui apporte ici du caractère et de l'élégance au parfum. C'est aussi ce santal qui donne cette texture crémeuse à Womanity sans oublier sa sensualité.

En replaçant cette nouveauté en perspective avec les autres parfums de Thierry Mugler, la facette boisée prend tout son sens. De nombreux succès sont en effet composés d'une note boisée dans l'univers de la marque: la surdose de patchouli dans Angel, le cashmeran (associé à une note encens) pour Alien, le patchouli et le cèdre dans A Men ou encore le sequoia et le vétiver pour B Men.
A chaque fois, l'aspect boisé donne une touche chaleureuse à ces parfums tout en équilibrant les créations, qu'il s'agisse de contrebalancer l'overdose de sucre pour Angel par exemple, ou d'apporter de la densité à la facette florale d'Alien. Ici, comme en écho à Angel, la structure boisée de Womanity se superpose aux notes sucrées de la figue, comme pour en faire un parfum plus affirmé, racé, plus « femme ».


En définitive, Womanity s'inscrit bien dans la lignée des parfums de la marque en ce qu'il représente, comme son nom le veut, plusieurs facettes de la femme que l'on retrouve tour à tour dans sa composition..

Disponible dès le mois de juin sur internet, et à partir du  mois d’août dans les chaînes de vente habituelles.


mardi 11 mai 2010

Les parfums, l'exposition parisienne, en septembre prochain.

Grâce à l'initiative de Différentes Latitudes, nous pourrons, pour la troisième année consécutive, assister à l'exposition parisienne des Parfums. Celle-ci aura lieu, comme l'an dernier, rue Richelieu, (Paris 2ème) du 3 au 5 septembre 2010.


L'occasion de découvrir ou re-découvrir de nombreuses marques de niche,  dans une ambiance conviviale dédiée aux arômes, puisqu'en effet le salon se consacre également au chocolat, à l'épicerie fine et aux spiritueux. 

En effet, l'an dernier, nous avions pu, entre autres, profiter de créations de diverses maisons, telles qu'Amouage,  Etat libre d'orange,  Parfums d'Empire, Parfums d'Orsay ou encore Isabey.  Rien de tel pour échanger entre passionnés ...

mardi 4 mai 2010

Parfum de printemps: Tulipe de Byredo

D'origine suédoise, la  marque  Byredo rencontre un franc succès au Bon Marché, notamment pour son Bal d'Afrique, un boisé mettant en scène, entre autres, le vétiver.  Elle nous propose également un oriental, Gipsy water, un floral vert, Green, un fruité assez original dans le style même si ce n'est pas le mien, Pulp, une déclinaison du fameux accord rose patchouli répondant au nom de Rose Noir, un aldéhydé-muscs propres, Blanche, une cologne plutôt masculine, teintée d'agrumes et de notes boisées, Fantastic man, et un épicé encens légérement orientalisant, Chembur.

Cette marque, que vous pouvez actuellement découvrir entre autres, au Bon Marché, et chez Colette, pour les parisiens,  nous invite à célébrer le printemps autour de la Tulipe, son tout dernier parfum. J'avoue que le communiqué de presse de cette nouveauté m'intrigue particulièrement, au vu des notes annoncées, à savoir: "rhubarbe, freesia et cyclamen en tête, la tulipe et des fleurs blanches en coeur, sur un fond boisé, de vétiver de bois blond". 

Or, tout comme le freesia, la Tulipe n'est pas une fleur que l'on peut distiller et dont on peut extraire l'odeur par procédé classique.  D'ailleurs la tulipe n'a pas à proprement parler d'odeur il me semble, ou du moins très légère. J'en retiens plus la beauté de la fleur, la texture de ces pétales, et sa fraicheur.  C'est sur cet aspect que la marque semble donc s'être concentrée, puisque la première chose qui m'a frappée en sentant le dernier né de Byredo, c'est ce sentiment de fraîcheur printanière,  la sensation de respirer la rosée du matin, qui est assez bien reproduite ici. 

Tulipe s'ouvre sur des notes fraîches, très légèrement fruitées, peut-être en raison de l'odeur du freesia, fleur à laquelle on prête également des accents poivrés ou miellés. Or, l'odeur du freesia, à la fois douce, épicée, légèrement fruitée, miellée, n'est pas évidente à retranscrire puisqu'il ne s'agit pas non plus d'une fleur que l'on distille. L'accent légèrement miellé peut également provenir de la note rhubarbe, qui donne au parfum une senteur d'emblée légèrement sucrée. 

Je note également dans la composition la présence de cyclamen, et c'est curieux car c'est exactement à cette fleur que j'avais songé en sentant ce parfum pour la première fois. C'est sans doute cette note qui apporte au parfum cette sensation de texture de fleur, de pétale, et cette impression de rosée du matin. Or encore une fois ici le communiqué de presse me laisse perplexe puisque le cyclamen n'est pas une fleur qui se distille. Toujours est-il que l'odeur est ici assez fidèle. Cet effet de fraîcheur matinale et printanière est accentué ici par  la présence d'une touche un peu verte, (peut-être du galbanum?),  un peu herbacée qui évoquerait  la tige d'une fleur .

L'ensemble des notes de tête donne ici une sensation générale de douceur légèrement miellée, teintée de notes vertes qui annonce un coeur floral qui s'épanouit peu à peu sur la peau. Cette impression d'ensemble persiste longtemps au coeur du parfum, m'évoquant le tilleul, associé à des fleurs blanches, un peu à la manière de la Chasse aux papillons, en moins opulent, moins épicé et moins sensuel également, plus ingénu. Le coeur, censé être composé de "tulipe" est  très fortement empreint de jasmin, accompagné de fleurs blanches, peut-être de fleur d'oranger, et d'un soupçon de tubéreuse.


Ce coeur floral s'épanouit sur un fond boisé, très doux, composé de vétiver et probablement de cèdre. Le tout donne un parfum frais, printanier, qui évoque les premières journées au soleil, dans l'herbe, mais aussi la jeunesse et l'innocence.