mardi 18 janvier 2011

Nouvelle boutique pour les amoureux du parfum

Une nouvelle boutique a ouvert il y a plusieurs semaines maintenant, dans le quartier du parfum par excellence, Opéra.  Un nouveau pari donc, car d'autres s'y s'ont essayé auparavant, mais il semble qu'il soit difficile, à Paris, où tout est déja à portée de main, aux Galeries Lafayette ou au Printemps, sans compter les boutiques propres aux maisons elles-mêmes (Guerlain, L'artisan Parfumeur, ou Frédéric Malle pour ne citer qu'eux), de créer son propre établissement ici, plutôt qu'en Province par exemple. 

Pour relever ce défi, il semble que le meilleur choix s'avère de proposer des marques de niche, rares qui plus est, pour attirer une clientèle d'avertis.  Et c'est une bonne idée, puisque cela nous permet de découvrir des marques inconnues ou presque, dont François Hénin et son collègue, Hugo,  nous retracent l'histoire avec passion, le tout dans un cadre des plus somptueux. 


Outre diverses marques distribuées par Différentes Latitudes (Amouage, Frapin, Nobile, Isabey ...), on peut également y découvrir des maisons russes, une marque japonaise et bien d'autres curiosités ignorées ou presque, jusqu'ici.  Afin d'éviter l'atmosphère surchargée en effluves des parfumeries qui parasite l'essai d'une fragrance lorsqu'on souhaite s'en imprégner pleinement, il vous suffit de soulever le capot des flacons anciens pour sentir chaque parfum. 


Parmi les marques peu connues des perfumistas que l'on peut découvrir ici, je citerais Dorin, maison née au XVIII ième siècle, Grossmith, maison grassoise, dont les anciennes formules ont ressuscitées par Robertet, Mille et une Histoires de parfums, (avec l'assez original "histoire charnelle", un parfum à la note coco pas trop sucrée pour une fois sur un fond que l'on devine ambré), M. Micaleff, maison issue d'une histoire d'amour, dont j'ai beaucoup aimé le Gardénia, (mais j'en reparlerai). On y trouvera aussi Rancé, le parfumeur attitré de Napoléon, dont les flacons rappellent ceux, anciens, de Quelques Fleurs, d'Houbigant, Masaki Matsushima, une marque japonaise, et aussi Atelier Flou, une nouvelle marque de niche dont j'entendais murmurer la sortie depuis quelques mois déja. Au total, une quinzaine de marques sont illustrées ici, ce qui promet bien des réjouissances pour nous autres passionnés de parfums.



Et enfin, bien sûr, la marque éponyme de la boutique, Jovoy, relancée en 2006 par François Hénin ( également propriétaire de ce nouveau haut lieu de la parfumerie), qui se compose de sept parfums, dits "capitaux" aux noms correspondant aux différentes familles olfactives ("chypré", "poudré", "oriental", "boisé"...).   Je n'ai malheureusement pas pu tester la totalité des fragrances proposées, il y en a beaucoup, et en tester trop risquerait de me faire passer à côté de l'originalité d'un parfum, mais c'est un prétexte pour y retourner très prochainement. 

Mention spéciale à l'accueil  de chaque visiteur, on sent vraiment la passion et le souci de conseiller au mieux le client, ce qui est un réel plaisir.  A noter également que des ateliers olfactifs, sur réservation, sont ou seront dispensés à l'étage,( ce qui est assez innovant en un sens, puisque jusqu'ici, ce sont plutôt les marques, et non les distributeurs, qui proposaient des ateliers). 

Jovoy, 29, rue Danielle Casanova, 75001 Paris.


mardi 4 janvier 2011

Quoi de neuf chez Différentes Latitudes cet hiver?

Comme je l'avais annoncé cet été, Les Ailes du Désir, le dernier Frapin, (et qui est à tomber), devait sortir en 2010. Malheureusement, sa sortie a dûe être retardée, mais on peut l'attendre raisonnablement pour le mois de Février. 

Le dernier-né de la marque, réalisé par Bertrand Duchaufour, devra en revanche changer de nom, pour s'intituler 1697. Toutefois, sa composition reste fort heureusement inchangée, avec son ouverture "rhum arrangé" qui évolue sur des notes plus ambrées presque cuirées. C'est en fait le davana,  une matière première liquoreuse à souhait, légèrement fruitée, originaire du sud de l'Inde, qui est l'élément central de ce parfum.  J'attends donc impatiemment sa sortie pour pouvoir en parler plus longuement. 

Mais d'autres nouveautés déja disponibles sur le stand Différentes Latidudes des Galeries Lafayette nous permettent de patienter, qu'il s'agisse de l'Opus IV  de la collection Library chez Amouage, du dernier Memoir pour femme, sans oublier  des bougies de la même marque.  L'opus IV est un parfum mixte, épicé, avec ses notes de coriandre en tête, (associées au pamplemousse et à la mandarine), de cardamome, de baies roses et de cumin en coeur,  entourées de la rose. On y sent aussi une légère dimension arômatique, probablement en raison de la présence d'élemi et de feuille de violette. Le fond s'arrondit légèrement en raison de la ciste, et du baume du pérou, tandis que l'encens d'oman prolonge doucement l'effet épicé que l'on perçoit tout au long de l'évolution du parfum. Ces sensations proviennent néanmoins d'une impression sur touche, donc elles restent à préciser.

Autre nouveauté chez Amouage, le dernier "Memoir" pour femme, un chypre centré autour de la note absinthe, mais où l'on perçoit nettement la présence de la  rose et de  la tubéreuse sur un fond boisé. D'une texture très crémeuse sur peau, et très diffusant, ce chypre m'a immédiatement rappelé un parfum des années 80 mais sur le coup, impossible de me souvenir lequel.... Une impression fugace comme ça.. peut-être un petit côté Poison, tout en étant différent bien sûr....mais les notes épicées, la rose,  les fleurs blanches et le fond boisé m'en ont en tout cas évoqué le souvenir.


Robert Piguet propose également une nouveauté, Calypso, apparemment assez différent de l'original. N'ayant pas connu la version initiale, il m'est difficile de les comparer et d'apporter un regard objectif, néanmoins il s'agit d'une composition où l'iris est assez prononcé, associé à des notes fruitées (mandarine en tête, orange en coeur) , à la rose (rose de mai et rose bulgare), sur fond ambré, puisque l'ambroxan y est très présent, aux côtés du patchouli. Ce parfum offre un fort sillage, au charme poudré (du fait de l'iris et de la rose), tout en étant d'une écriture moderne, même si l'on peut être déçu de ne pas connaître une composition fidèle à celle d'origine.

Pour finir, si la marque Byredo a été assez prolifique côté sorties en 2010 (Tulipe, Palerme, M/Mink), elle a en outre décidé d'augmenter la concentration de ses eaux de parfum. C'est ainsi que Bal d'Afrique voit sa tenue s'affirmer, grâce à une concentration de plus de 20%, ce qui permet aux notes de coeur et de fond d'être plus présentes, faisant ainsi plus ressortir la "tagète", plante issue d'Afrique dont l'odeur est justement proche de celle du davana.

En quelques mots, pour résumer, rien de tel qu'un petit tour sur le stand Différentes Latitudes des Galeries pour bien commencer l'année!