lundi 27 septembre 2010

Résonances entre deux arts, la musique et le parfum.....

C'était le thème de la conférence à laquelle j'ai pu assister jeudi soir à la Société Française des Parfumeurs, en compagnie de Juliette de Poivre Bleu, mais aussi de  Denyse de Grain de musc et d'Octavian Coifan, qui en a d'ailleurs fait un compte rendu sur son blog. L'idée n'est pas ici de relater à mon tour cette soirée, mais cela m'a donné l'idée d'une sorte de jeu. 

En effet, Annick Le Guérer, auteur du beau livre Si le Parfum m'était conté et de nombreux autres ouvrages sur le thème du parfum,  Dominique Ropion, nez qu'il n'est plus nécessaire de présenter, et Marie Anouch Sarkissian, musicologue de talent qui a notamment développé une thèse sur les relations d'Edmond Roudnistka avec la musique, nous ont tous les trois livrés un exposé mettant en relief les rapports entre la musique et le parfum. 

Ce fût l'occasion d'écouter de très beaux morceaux, (notamment de Claude Debussy),  comme par exemple le Prélude pour piano "Feuilles mortes" s'inspirant de l'odeur des sous bois après la pluie. Avec certes, moins de connaissances en la matière, et moins de temps passé à étudier le sujet, nous tissons tous, malgré tout, des liens imaginaires, des parallèles entre ce que nous sentons et d'autres univers. Certaines odeurs peuvent par exemple nous renvoyer à des couleurs. Et c'est aussi bien sûr le cas pour l'univers musical. Certains parfums, comme certains morceaux peuvent tout aussi bien exprimer la sérénité ou la sensualité par exemple. 

Aussi, je me demandais, si vous autres, internautes passionnés, reliez, consciemment ou non, certaines senteurs, certains parfums à une chanson, un morceau de musique classique ou même, plus largement, à un univers musical (rock, soul, voire hip hop, allez soyons fous ...).

Si l'on peut relier par exemple One million et son pendant féminin aux morceaux navrants que l'on qualifie de Rn'B aujourd'hui, on peut tout aussi bien se laisser bercer par les effluves de l'Heure bleue en écoutant Lullaby de The Cure (évocation toute personnelle, nous sommes bien d'accord). Les volutes sensuelles, voire sexuelles de Musc ravageur me renverraient volontiers à un morceau tout aussi licencieux comme celui de Hell around the corner, (Tricky). J'écouterais  bien une chanson liée à l'été ou au soleil en portant Songes, tandis qu'Havana Vanille s'accorderait tout à fait à une musique cubaine. Et vous?  A quels morceaux reliez-vous certains parfums ou des matières premières?

mardi 21 septembre 2010

Kiss me tender, parfums Nicolaï, héliotrope romantique.

Douceur, romantisme et dégradé de pastel.... autant de mots qui me viennent à l'esprit lorsque je sens le dernier-né de la maison de Nicolaï.  Centré autour de la fleur d'héliotrope, dont l'élément de synthèse  est l'héliotropine,  découverte en 1868, que l'on utilise en parfumerie puisqu'on ne peut extraire directement l'odeur de la fleur,  ce Kiss me tender est une sorte de gourmandise légère, qui m'évoque un peu le sucre glace des patisseries auquel on aurait ajouté un peu de fraîcheur en tête. 


De même que lorsque l'on sent l'héliotropine seule, il y a dans Kiss me tender ce zeste de fraîcheur en tête associé à des notes amandées et poudrées qui caractérisent l'héliotropine. On note dans la composition de la fleur d'oranger et du jasmin, mais j'avoue que ces notes florales ne sont pas très présentes sur ma peau. J'y  perçois bien un soupçon de fleur d'oranger mais ce sont surtout des notes de cannelle et de vanille qui s'annoncent, m'évoquant un peu l'odeur du spéculoos. 

C'est un peu comme si le dégradé de couleurs pastel évoluait vers un ensemble plus doré. La facette amandée se fait alors plus vanillée, sans tomber pour autant dans quelque chose d'hyper calorifique. D'un bout à l'autre de son évolution,  Kiss me tender reste  une gourmandise tout en finesse, sans lourdeur aucune. En effet, la nature amandée de l'héliotropine est équilibrée ici par la présence de notes florales, même si elles ne dominent pas, qui évitent ainsi  l'overdose de sucre. En outre, la texture de ce parfum a quelque chose de léger qui ajoute à ce sentiment de douceur et de subtilité.


En conclusion,  Kiss me tender se situe pour moi à mi-chemin entre la douceur poétique et romantique d'Après l'Ondée et les charmes sucrés-sexy de Louve, de Lutens.

mardi 7 septembre 2010

Songes, un peu de soleil dans un ciel gris.

Dans l'attente de pouvoir sentir plusieurs nouveautés qui me font de l'oeil (minuit noir de lolita lempicka, sensuous noir d'estée lauder ou encore la déclinaison plus vanillée de Shalimar), j'ai eu envie de revenir sur un de mes chouchous, Songes, d'annick Goutal, espérant ainsi ramener un peu d'été indien en cette grisaille parisienne.

Par un étrange hasard j'ai eu un coup de foudre un samedi après-midi pour ce parfum, pour découvrir en rentrant chez moi, que grain de musc venait juste de lui consacrer un article le jour même. Heureuse coïncidence? Toujours est-il que depuis un an je ne me lasse pas de ces délices exotiques composés de fleurs blanches et de vanille, et que si je ne me parfume pas précisément dans ce but, c'est néanmoins celui qui me vaut le plus de compliments. 

En effet, la première chose qu'évoque Songes, c'est le monoï, les vacances, la peau chauffée au soleil sur une plage à l'autre bout du monde... Pas étonnant qu'il plaise autant donc, puisqu'il renvoie à une image communément positive pour tout un chacun. Pourtant quand on le porte souvent et qu'on l'analyse un peu, ce n'est pas une simple odeur de monoï qu'il dégage. Sa première bouffée jasminée est un vrai plaisir, qui laisse  deviner une autre brassée de fleurs blanches saupoudrée de vanille. 

C'est la fleur de frangipanier et la  tiaré, en annonçant le coeur du parfum, qui donnent cette touche si exotique à Songes, car en effet, pour qui en a déja respiré sous les tropiques, l'effet est saisissant.  Je pense qu'à ces fleurs blanches s'ajoute sans doute de la tubéreuse même si elle ne figure pas dans la pyramide olfactive, du moins pour l'eau de toilette, qui a des accents verts, contrairement à l'eau de parfum, plus sucrée, plus ronde, un peu plus "grasse" aussi.  Car ce n'est rien de dire que Songes est un parfum à texture crémeuse, très enveloppant, notamment grâce à l'ylang-ylang, qui vient arrondir ce beau bouquet de fleurs blanches, avant de se fondre dans une belle note vanillée. Celle-ci ne fait qu'enrober de sensualité un parfum déja très charnel, envoûtant. 


Ce coeur s'épanouit sur un fond à la fois ambré et sucré, équilibré par une touche boisée, grâce à l'encens, le santal et le vétiver, qui l'empêche de tomber totalement dans un effet "monoï", trop gourmand.  Songes est un vrai délice à porter, car il se prête magnifiquement aux températures estivales, mais il ajoute un peu de chaleur et de bonne humeur en hiver, d'ailleurs son sillage y ressort tout aussi magnifiquement. Pour bien faire, je dirais que l'idéal est de porter l'eau de toilette l'été, qui, avec son petit côté vert l'allège un peu, et d'opter pour l'eau de parfum l'hiver, plus capiteux, plus enveloppant. 

jeudi 2 septembre 2010

L'eau Duelle de Diptyue....

Retrouvez mon article sur l'Eau Duelle de Diptyque sur le site d'Osmoz!