lundi 15 février 2010

Fourreau noir, Serge Lutens

Cela faisait longtemps que j'avais envie de tester Fourreau Noir sur peau, car si, sur touche, je n'avais pas été emballée, je pressentais qu'il devait apporter une sensation toute différente en le portant.

Mais j'hésitais, les commentaires que je lisais citaient parfois une lavande bien présente, d'autres au contraire évoquaient ce fond doux, baumé, un peu tabac, un peu amandé. Non que je n'aime pas la lavande, mais si elle est trop présente, en effet ce n'est pas ma tasse de thé.


Heureusement sur peau, celle-ci se fait plutôt discrète. Elle s'évanouit doucement au bout d'un quart d'heure pour se réchauffer au contact des autres composantes. Je sens bien parfois des relents  foin au cours de l'évolution du parfum, mais cela relève peut-être d'une des facettes de la fêve tonka. Et ceux-ci se mêlent très bien au côté baumé, amandé, (légèrement vanillé) et sombre des notes de coeur et fond de ce Fourreau Noir qui porte très bien son nom. En effet, celui-ci évoque très bien la chaleur d'un manteau en plein hiver, dans lequel on aurait envie de se lover, pour résister au froid. Tout à fait de saison!

Lorsque la lavande s'atténue doucement, on sent monter un léger côté fruits confits, fugace, qui  évoque l'univers des parfums lutens, avant de se fondre dans un ensemble où la myrrhe, la fève tonka, le réglisse, l'immortelle et l'encens créent un fond chaud et oriental. On imagine  Fourreau Noir plutôt parfum de peau, tout en offrant une sensation enveloppante de par sa douceur, ses accents sensuels et sa texture un peu velours. L'effet parfois un peu tabac, un peu cuiré de la fêve tonka s'étire longuement sur la peau, notamment grâce aux muscs qui prolongent cet effet.

J'ai souvent lu que ce parfum avait quelque chose d'androgyne et c'est assez pertinent. La lavande, souvent associée aux parfums masculins provoque d'une part cette effet, mais également le fond chaud, qui tout en étant sensuel et doux, (assez féminin) ne s'étale pas pour autant dans un registre très vanillé ou sucré, ce qui peut  aussi lui donner une dimension masculine. A noter que la concrète  met plus en valeur, à mon nez, la facette masculine de ce parfum, tandis que je l'ai trouvé plus féminin en le testant à la boutique du Palais Royal. Disons qu'il est plus subtile comme cela, ce qui accentue les interprétations et les ressentis que l' on peut avoir.


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