C'est certes une interprétation toute personnelle, mais ce bel Or des indes de MPG m'évoque un Habanita un peu assagi, un Habanita qu'on aurait coiffé de collier de perles et qui aurait reçu une éducation plus stricte.
Pourtant, on le décrit bien volontiers comme le Shalimar de cette marque, ou comme un mélange de celui-ci et de l'Heure bleue, mais c'est vraiment à Habanita qu'il me fait le plus penser, en moins tabac cuiré et encore plus poudré.
Avec un départ un peu "savon à l'ancienne", cet Or des indes dévoile néanmoins rapidement ses cartes, puisqu'on sent nettement l'évolution ambrée vanillée que le parfum va prendre. En effet, les notes de lavande, de géranium et de bergamote en tête laissent assez vite place à un coeur dense épicé et vanillé. Or des indes a quelque chose de compact, dont il est difficile de démêler chaque note, mais il semble que l'oppoponax soit une des majeures composantes de ce parfum. On en trouve également dans Shalimar et c'est sans doute pour cette raison qu'on le compare souvent à ce dernier. Cet oppoponax se pare ici de notes épicées, notamment la canelle je pense, même si elle n'apparaît pas dans la pyramide olfactive.
Mais si l'oppoponax est bien présent, c'est avant tout la vanille qui règne en maître dans ce parfum aux résonnances lointaines et orientales. Elle est ici enrichie de notes poudrées, qui lui apportent autant de douceur que d'élégance, mais aussi d'accents boisés, tel que le santal, notamment en fond. Cet Or des Indes s'étire longtemps sur un fond baumé, ambré, addictif. Sensuel, il l'est pourtant de manière moins débridée qu'Habanita. Il lui ressemble certes beaucoup avec sa vanille, ses notes boisées et poudrées, mais plus en retenue. Peut-être parce qu'on sent moins ce côté "garçonne", inhérent à la création d'Habanita, et qui lui donne ce petit quelque chose d'un peu canaille, dont Or des Indes est dépourvu.
Mais cette création de MPG n'en reste pas moins très belle, avec ses connotations exotiques, censées évoquer l'opulence des Palais des Maharadjas, source d'inspiration.
5 commentaires:
Bonjour Sophie,
Malheureusement je ne suis pas très optimiste concernant la marque elle-même.
Maître Parfumeur & Gantier a fermé l'une de ses 2 boutiques parisiennes et les points de vente qui la distribuaient, tel Le Printemps, ne le font plus.
La marque n'a pas réussi à se moderniser (à se dépoussiérer ?) comme L'Artisan Parfumeur l'a fait (avec un succès très relatif, d'ailleurs).
Et à vrai dire, même s'il y a chez elle quelques jolies créations, elle n'est pas vraiment à la hauteur en terme de standing face à toutes "les marques de niche à 150 euros" qui ont émergé ces dernières années.
Je ne serais donc pas vraiment surpris si la marque venait prochainement à disparaître...
C'est possible, bien que ce soit dommage. C'est vrai que l'artisan parfumeur jouit d'une image plus moderne en comparaison. Je ne connais que la boutique rue des capucines vers opéra, mais il semble en effet que MPG ne cherche pas à se faire plus connaître ou se développer. Cela augure-t-il pr autant d'un dépôt de bilan?
Personnellement je le préfère à Shalimar et je compte bien me l'offrir pour cet hiver! Cet vrai que cette maison est "moins moderne" mais aussi à mon avis plus naturelle que l'Artisan qui devient une grosse machine finalement. MPG a quelques fragrances magnifiques qu'il serait dommage de voir disparaitre en tout cas, je pense à Iris bleu Gris et Ambre précieux notamment.
j'aime beaucoup leur ambre précieux aussi, j'ai beaucoup hésité entre celui-ci et celui de l'AP d'ailleurs.
Fleurs des Comores, dans le style Vanilia, est pas mal non plus.
C'est marrant que vous lui préfériez shalimar, c'est l'excte inverse du commentaire de luca turin dans son guide :)
Thiss was great to read
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