mardi 30 juin 2009

Sous le Parasol....

Non, je ne suis pas encore en vacances sur la plage. En revanche, avis aux personnes amatrices d'anciens parfums, j'ai découvert il y a peu une petite boutique intitulée "Sous le Parasol" qui pourrait les intéresser.


Sous le parasol, avant-guerre


Alors que j'ai dû passer maintes et maintes fois devant, je n'avais jamais remarqué cette petite boutique à proximité des halles et d'Etienne Marcel. Et pour cause, en devanture, on n'aperçoit que du maquillage bon marché et des gels douche, loin de s'imaginer qu'il peut aussi s'agir d'une petite parfumerie, habitué(e)s que nous sommes à vivre dans une ville où seules les grandes enseignes survivent, à l'image des Marionnaud et autres Sephora.


Or, on y trouve en effet du maquillage, mais surtout des huiles essentielles, des eaux de colognes, des produits de beauté "naturels", et enfin... des parfums. Enfin, quelques parfums. Notamment, pour les amateurs de marques anciennes, on peut y (re) découvrir la marque L.T.Piver, et son Héliotrope blanc, à des prix défiant toute concurrence. Personnellement, après l'avoir essayé, cet héliotrope n'est pas ma tasse de thé, mais c'est intéressant de savoir qu'on peut le trouver à petits prix dans cette boutique.



On y trouve également presque toute la gamme d'Habanita: eau de toilette, concrète, lait pour le corps ou gel douche, à des prix sympathiques. L'eau de toilette d'Habanita, 30 ml à 14 euros par exemple, bonne idée pour se faire plaisir sans se ruiner, ou pour faire des stocks, même si, dans ce conditionnement, le flacon est moins joli que le classique Lalique noir. On peut d'ailleurs y sentir la quasi totalité des parfums de la marque Molinard, Nirmala, Ambre, Patchouli...


D'autres parfums oubliés trônent sur les étagères tels que Canoe et Tabu de Dana ou encore Soir de Paris, de Bourgeois, au côté des eaux de cologne artisanales. Un petit bazar sympathique où se cotoient essences sans prétention et parfums jadis prestigieux à redécouvrir.


Les vendeuses sont vraiment charmantes et ont l'air, une fois n'est pas coutume, amoureuses des parfums qu'elles vendent. Bref, le choix est limité, mais pour les amateurs/trices d'Habanita ou de parfums oubliés, ça peut être un bon plan.


Sous le Parasol,

75, Boulevard de Sébastopol,

75002 Paris.

www.sousleparasol.fr

jeudi 25 juin 2009

Aqua allegoria ylang&vanille


C'est un peu délicat de parler d'un parfum Guerlain dans cette situation particulière où une personne de LVMH/Guerlain semble avoir attaqué et censuré Octavian de "1000 fragrances" sur son blog.

Ce n'est du coup, malheureusement, pas le meilleur moment pour parler de leurs parfums, (mais il se trouve que je teste en ce moment pas mal d'échantillons de cette maison).

J'en profite pour préciser que j'aime leurs parfums même si je n'apprécie pas systématiquement toutes leurs nouveautés. Mais je reste une fan du patrimoine historique de cette maison. Par ailleurs, l'initiative de Sylvaine Delacourte de réunir quelques passionnés autour d'une après-midi parfumée était un véritable enchantement. Et je pense ici qu'il est important de distinguer la maison Guerlain en elle-même et les personnes qui en gèrent les enjeux financiers.

En revanche, je déplore sincèrement ce qui est arrivé à Octavian et la politique "rouleau compresseur" de LVMH qui vise à censurer toute forme de critique. En effet, ses connaissances sont une véritable boite à trésor pour les amoureux des parfums, dont il serait regrettable de vouloir en brimer l'expression.


Sur un mode plus léger, je déplore tout autant l'arrêt de l'eau de toilette Aqua allegoria Ylang&Vanille, aux doux accents d'été et de peau ensoleillée. Principalement centrée sur l'ylang-ylang, dont Jean-Paul Guerlain avait une plantation à Mayotte, cette aqua allegoria surprend dans le sens où la vanille n'y est pas aussi évidente qu'on pourrait le croire.

En effet, le parfum s'ouvre sur des notes de ylang-ylang très présent, à la fois doux et capiteux. Il se teinte d'iris et de jasmin en notes de coeur, pour se sucrer et se poudrer légèrement avec la vanille en note de fond. Le tout en fait une fragrance très solaire, à la fois joyeuse et sensuelle, qui évoque les vacances, mais qui pourtant surprend par sa rémanence.

En effet, pour une eau de toilette qui évoque l'été, qui fait partie d'une gamme plus "en légèreté" que les autres parfums de la marque, l'Aqua Allegoria Ylang & vanille a une tenue remarquable. Même si d'instinct on la dédierait plutôt aux beaux jours, elle peut aussi sans doute s'accomoder de l'hiver car elle reste tout de même bien présente, voire légèrement entêtante si on en met trop, en raison, je pense, des fortes effluves de ylang-ylang. Mieux vaut donc avoir la main légère, du moins, lorsqu'il fait chaud.

C'est curieux car j'avais lu quelque part que cette eau de toilette très féminine ressemblait un peu à Loulou Blue, de Cacharel. Cela m'avait semblé sur le coup très étrange comme idée, et pourtant c'est vrai, je leur trouve quelques similitudes. Le départ ylang ylang de l'Aqua Allegoria est différent, car plus "narcotique", ce qui en fait un parfum moins "girly", mais il y a quelque chose dans l'évolution vanillée et sucrée qui m'évoque en effet Loulou Blue, en plus "femme". Moi qui aurais bien aimé re-sentir un jour ce regretté parfum, j'en ai un peu retrouvé l'esprit dans cette belle Aqua Allegoria. Mais ça ne m'avance pas plus, puisque celle-ci est également discontinuée.

jeudi 18 juin 2009

Vanille Tonka, de Patricia de Nicolaï

Ca fait quelque temps que j'ai très envie de découvrir les parfums de Patricia de Nicolaï. Avant de pouvoir m'offrir une petite excursion "parfum" dans leur boutique rue de Grenelle, une gentille "b-testeuse" m'a envoyé un échantillon de Vanille-Tonka qui faisait partie de ceux que je voulais connaître, avec Sacrebleu, Le Temps d'une fête ou encore Odalisque.


Patricia de Nicolaï a été sensibilisée dès son enfance aux parfums puisque son oncle n'est autre que Jean-Paul Guerlain. Après des études à l'ISIPCA, et un prix du meilleur parfumeur créateur en 1988, elle lance sa propre maison de parfums.

Vanille Tonka s'ouvre sur une sensation assez spéciale, un mélange de notes chaudes mélangées à quelque chose de plus "vert", qui lui donne presque un aspect camphré et médicinal. Cette facette un peu "verte" mélangé aux ton chauds de la vanille, est probablement dûe aux notes de tête, hespéridées, à base de basilic, de citron et de mandarine.

Cette sensation s'estompe à mesure que se réchauffe le parfum, pour s'épicer un peu, au contact du poivre, de la fleur d'oranger, de l'oeillet et de l'essence de cannelle. Le tout devient plus fumé, avec un côté un peu encens, note qu'il contient d'ailleurs dans le fond, au côté de la vanille et de la fève tonka. Il y a quelque chose d'assez vanillé sombre qui m'évoque du chocolat très noir, qu'on aurait mélangé avec un du thé lapsong su chong, en raison des notes boisées, fumées.

Le tout s'adoucit peu à peu, les notes fumées s'atténuent comme si elles jouaient en sourdine pour laisser place à une texture plus veloutée. Certaines facettes du parfum m'évoquent un peu Un bois vanille de Serge Lutens, probablement pour le côté vanille associée à un côté plus boisé, terreux, sec. Mais là où l'on compare parfois Un bois vanille à du chocolat au lait, Vanille Tonka m'évoque plutôt du chocolat noir, brut, très dosé en cacao, très fin, et ça tombe bien, c'est comme ça que j'aime le chocolat.

Ce parfum, qui me renvoie aussi à un univers de couleurs noires et vertes sans que je ne sache vraiment pourquoi, s'adoucit de plus en plus pour se sucrer légèrement, laisser place à de belles notes vanillées, plus féminines et sensuelles sur la fin, mais loin de toute sensation alimentaire.

mardi 9 juin 2009

Chamade, de Guerlain.

Créé en 1969 par Jean-Paul Guerlain, Chamade est une ôde à l'amour, au coeur qui bat la chamade, comme son nom l'indique.

Chamade signifie à l'origine "battre en retraite". L'expression du "coeur qui bat la chamade" évoque la capitulation devant l'amour, phénomène auquel est dédié ce parfum.



Le rapport à l'amour dans ce parfum est magnifié par ce beau flacon en forme de coeur renversé, qui symbolise le coeur traversé par une flèche (Cupidon?). Inspiré par le roman éponyme de Françoise Sagan, et dit-on, créé en hommage à Brigitte Bardot, Chamade a été conçu dans une époque significative, celle de la libération des femmes, et des moeurs, comme l'évoque notamment l'année de sa création, 1969, "année érotique". La publicité de ce parfum est également très belle, et illustre assez bien une certaine sensualité qui se dégage tant du parfum que de l'univers qui l'entoure.



Chamade s'ouvre sur des notes assez vertes, fraîches sans être forcément légères, de galbanum, de jacinthe et de bergamote, entre autres. Il évolue ensuite sur un beau bouquet floral, qui se fait plus capiteux à mesure qu'évolue le parfum, grâce aux effluves de jasmin, de ylang-ylang, (que je sens, pour ma part, très présent), et de bourgeon de cassis, qui était alors, pour la première fois, utilisé en parfumerie.

Le parfum se réchauffe alors, tout en devenant plus moelleux et poudré, savonneux. Il donne l'impression de sentir un bouquet où la rose serait assez capiteuse, alors que celle-ci ne semble pourtant pas entrer dans sa composition. La vanille, puis le vétiver, le santal et le benjoin en notes de fond, viennent apporter une dimension sensuelle et légèrement orientale au parfum, donnant au fond un petit côté "guerlinade" propre aux parfums Guerlain.

Personnellement, ce sont surtout les notes de coeur et de fond que je préfère dans Chamade. Ce parfum me fascine depuis que j'ai découvert l'univers Guerlain, provoquant un véritable rapport attraction-répulsion. En effet, depuis mes 15 ans, tout m'attire dans ce parfum, le nom, le flacon, l'univers, certaines notes du parfum, mais à chaque fois que je le sentais, j'avais souvent du mal à le supporter, quelque chose m'étouffait, m'oppressait, peut-être cet aspect "bouquet de rose " très capiteux qui peut écoeurer certaines personnes.

Mais depuis quelque temps, ce rapport tire vraiment plus vers l'attraction. J'aime son côté très femme, généreux, chaud, (tout en étant mêlé aux notes vertes), même si cette sensualité se dévoile moins facilement que dans Shalimar par exemple. Un beau parfum que j'apprivoise peu à peu (même si l'Heure Bleue reste de loin mon préféré...).


vendredi 5 juin 2009

Mi Fa, de Réminiscence

La marque connue pour ses bijoux et pour ses parfums Patchouli, Ambre ou Rem, a sorti l'an dernier une collection intitulée "Les Notes Gourmandes". On y retrouve donc 4 parfums, Si Do, Sol la, Do ré et Mi Fa, dont j'ai envie de parler aujourd'hui.


Dans son flacon tout rose, Mi Fa évoque les bonbons, les macarons et autres sucreries. Il donne donc le ton puisqu'il s'agit en effet d'un parfum gourmand. Il est censé évoquer la guimauve, ce qui est en effet très réussi sans toutefois être écoeurant. Il serait peut-être un peu trop sucré pour moi pour le porter au quotidien, je ne sais pas, mais il est charmant et très sexy dans son style.

L'ouverture de ce parfum m'a surprise, car je m'attendais, de par la description, à quelque chose de très sucré gourmand, or si cet aspect est bien présent, une note fraîche vient en contre-balancer l'effet. Sur le coup cette note m'est presque apparue aquatique, marine et je me suis demandée si mon nez ne me jouait pas des tours.... C'est en lisant ensuite sa composition et d'autres commentaires que j'ai mieux compris, puisque le parfum comporte de la bergamote, de la mandarine, de l'orange, du romarin et de la menthe en tête qui viennent rafraîchir le côté guimauve du "jus".

Sur ce départ qui m'a d'ailleurs évoqué l'aspect vanille marine de Loulou Blue, amplifié peut-être par la présence du jasmin en coeur, Mi Fa évolue sur des notes plus amandées, où percent des effluves de fleur d'oranger et de poivre, ce qui lui confère une facette un peu "dragée" . Il s'épanouit ensuite sur de la vanille assez présente, de l'ambre et un peu de patchouli dans le fond, ce qui prolonge cet effet sucré, sensuel et gourmand.

Le tout en fait un parfum chaud, jeune, sexy, voire un peu coquin, tout en étant joyeux. Mais il n'est pas pour autant réservé aux jeunes filles. Si Angel dans le style très gourmand/culinaire m'indispose, celui-ci a quelque chose d'un peu addictif et de plus subtile à mon nez car il associe au côté guimauve de la douceur. D'une bonne tenue, ce parfum nécessite en revanche qu'on ait la main légère, car, à mon avis, à forte dose il peut se faire écoeurant.