jeudi 30 avril 2009

Chanel n°22, source d'inspiration?

J'ai découvert aujourd'hui Chanel n°22, "rencontre" que j'attendais depuis longtemps, au vu des descriptions que j'avais pu en lire sur divers sites.

Cette création d'Ernest Beaux de 1922 avait beaucoup séduit Coco Chanel, parce qu'il lui évoquait Quelques Fleurs d'Houbigant. On dit aussi de ce parfum que c'est celui que l'on offre à la femme qu'on aime.

Je le savais très aldéhydé, et j'avais lu également qu'il avait inspiré dans plusieurs de ses compositions Yann Vasnier, (parfumeur, notamment pour la maison Divine, mais aussi pour le Labo avec Aldehyde 44).

Et en effet, les notes de tête de ce parfum m'ont immédiatement évoqué L'Ame Soeur de Divine, de Yann Vasnier. L'évolution diffère ensuite, mais les premières notes remplies d'aldehydes m'ont permis d'y voir une filiation évidente, un bel hommage qu'aurait rendu ce parfumeur actuel au célèbre Chanel n°22.



S'ouvrant sur une forte dose d'aldehydes, Chanel n°22 a d'abord ce petit quelque chose de métallique qui leur est propre, commun également à l'Ame Soeur de Divine. Il évolue ensuite, dans le même esprit, sur une brassée de fleurs blanches, où l'on distingue notamment le ylang ylang, le jasmin, la rose, le lilas, la fleur d'oranger mais aussi la tubéreuse. Le tout a un côté poudré, que l'on retrouve également dans l'Ame soeur, qui lui, dépourvu de tubéreuse, évolue plus rapidement sur des notes ambrées, du moins sur ma peau.

Chanel n°22 se fait peu à peu crémeux et se fond sur des notes de vanille, de vétiver et de santal. Il y a quelque chose dans ce parfum qui m'évoque les crèmes cosmétiques, tout en se parant de notes légèrement poivrées. Selon les peaux, l'encens se ferait plus ou moins présent, lui conférant ainsi cet effet "n°5 sensuel". Je ne le sens pas vraiment sur la mienne, il s'agirait ici plutôt d'un côté poivré, qui, mêlé au charme romantique de ce parfum, lui donne une touche ambivalente.

Chanel n° 22 oscille donc entre élégance et sensualité, de l'ouverture de ses notes aldéhydées mêlées aux fleurs blanches à son fond plus crémeux et vanillé. Conçu un an après son grand frère N°5, il en offre une variation plus épicée. Qu'en aurait-il été si Marilyn l'avait aussi porté pour dormir...?

On peut retrouver Chanel n°22 parmi la collection des Exclusifs de Chanel, aux côtés de Bois des Iles, Cuir de Russie et Gardénia.


lundi 27 avril 2009

Plus qu'un an pour profiter de vos parfums préférés...


Si ce titre peut paraître quelque peu alarmant, il n'en sonne malheureusement pas moins juste, surtout pour les adeptes de parfums chyprés, dans la lignée du célèbre Mitsouko de Guerlain, ainsi que ceux des parfums à forte teneur en jasmin ou rose, comme par exemple le non moins célèbre N°5 de Chanel ou encore Joy de Jean Patou...

En effet l'amendement 43 des nouvelles dispositions de l'IFRA porte sur l'interdiction ou sur une si forte limitation de l'usage de certaines matières premières naturelles que certains parfums seront désormais défigurés, surtout au nez de ceux ou celles qui sont fidèles depuis longtemps à un parfum en particulier.

J'ai longtemps hésité avant de me lancer dans l'écriture de ce post, car d'une part mes connaissances en chimie ne sont pas brillantes et, de plus, d'autres l'ont déja fait mieux que moi, je pense à graindemusc, à octavian ou encore à poivrebleu.

Mais au final, plus on en parle, mieux ce sera. J'ai peu d'espoir que cela puisse changer le cours des choses, mais qui sait? Au moins, les gens, autres que les perfumistas, en seront informés, et ça changera peut-être un peu la donne.

Bon, cela n'est pourtant pas un phénomène si nouveau. De nombreux parfums ont déja été reformulés, en prévision de ces restrictions, je pense entre autres à Femme de Rochas, maintenant presque méconnaissable, mais aussi à Mitsouko, dont la reformulation est en revanche réussie si l'on en croit Lucas Turin. Vous même, avez vous peut-être déja constaté qu'un parfum relativement ancien que vous portiez fidélement a légèrement été modifié. Mais ce nouveau règlement sonne définitivement le glas de nombreux parfums, et ce de manière officielle, sans il ne semble, de réelle opposition, contrairement aux mouvements que l'on a pu voir dans d'autres domaines, tels que le vin, lorsque de semblables lois étaient susceptibles de passer.

Ce qui est le plus dérangeant dans ce règlement, c'est le fondement de ces restrictions. Il n'est pas question ici d'éléments naturels cancérigènes par exemple, avec des constatations médicales avérées, non il s'agit de matières premières naturelles simplement et potentiellement allergènes.

Certains parfums peuvent coller la migraine, oui, dans ce cas il suffit de les éviter tout simplement. Je n'ai en revanche encore jamais rencontré de personnes allergiques aux parfums. Je sais bien que chacun est différent, mais je suis bien placée pour en parler, étant abonnée aux allergies diverses et variées.

En effet, j'ai eu une allergie énorme sur le ventre durant plus de dix ans à cause des ceintures et boutons de jeans en niquel, élément que l'on retrouve souvent dans les bijoux fantaisie et dont un bon nombre de personnes développent des allergies. Je précise au passage que cette allergie s'est évanouie du jour au lendemain, sans raison, ce qui porte à croire que beaucoup de réactions ont une forte origine psycho somatique. Avec le temps, et une mère qui a sept chats, je suis devenue un peu allergique aux poils de chat. Je suis allergique à la poussière, aux acariens, et même à certains fonds de teint, les rares fois où j'en use, vendus en pharmacie pourtant. Il m'arrive même d'être allergique à ma propre transpiration, c'est pour dire! Et curieusement, malgré un tel terrain propice aux allergies, je n'ai jamais développé la moindre réaction à un parfum.

Ce qui me fait dire que le parfum ne semble pas, à première vue, déclencher des ravages médicaux. Surtout, je me demande pourquoi il n'y a aucune loi règlementant l'usage du niquel dans les boutons de jean et autres accessoires, je me demande aussi pourquoi on n'interdit pas le méthylparaben, présent dans de nombreuses crèmes hydratantes, censé pourtant être cancérigène. Et surtout, bien que fumeuse, pourquoi aucun des additifs rajoutés dans les cigarettes, dont le fléau est pourtant plus qu'avéré, n'a jamais fait l'objet d'une quelconque réglementation. Question d'intérêts financiers? On peut s'interroger, au vu du coût des matières premières naturelles.

Outre le fait de ne pas retrouver sa fragrance favorite, ce règlement pose d'autres problèmes, dont celui de la transparence. En effet, est-il normal de vendre le même flacon, avec le même nom, la même boite, et surtout le même prix, alors qu'il ne s'agira plus de la même formule, et ce, sans qu'aucune communication n'ait été faîte au consommateur?

N'aurait il pas été plus judicieux, voire logique, comme cela se fait aujourd'hui pour les cigarettes et l'alcool, et comme l'ont suggéré de nombreux bloggeurs, d'aposer simplement une mention légale sur l'emballage, précisant que le parfum peut potentiellement provoquer des allergies?

Autre interrogation découlant de ce règlement: à terme, si les parfums reformulés ne plaisent plus, ceux-ci ne se vendront plus aussi bien, mettant ainsi en péril l'existence de tout un patrimoine olfactif, que l'on ne retrouve aussi développé qu'en France. De nombreux classiques, voire chefs d'oeuvre, pourraient alors disparaître.

A l'heure actuelle, il est difficile de dresser la liste des parfums qui risquent d'être réellement endommagés, mais on ne saurait trop conseiller de stocker, pour ceux qui le peuvent, leurs parfums préférés, surtout s'ils comportent une forte concentration dans les éléments suivants: la mousse de chène, indispensable aux parfums chyprés, mais aussi, le jasmin et la rose, tous trois, entre autres, dans le colimateur de l'IFRA.

Plus largement, ce mouvement s'inscrit dans une politique globale assez alarmante je trouve. De nombreuses entreprises polluent tous les jours, mais c'est à nous, citoyens, de faire attention et de restreindre sans cesse nos plaisirs, qu'il s'agisse de mode, de cuisine ou de vie de famille tout simplement. Certes, nous avons tous des gestes élémentaires à adopter pour le respect de notre planète et celui des autres, mais je pense que les plus grands maux que subit l'environnement aujourd'hui proviennent certainement plus du profit qui guide les productions polluantes que de notre mode de vie. Cela fait belle lurette que je n'ai plus la télévision chez moi au vu des programmes navrants que l'on y propose, mais lorsqu'il m'arrive de feuillleter un programme télé, je suis toujours atterrée par la pauvreté intellectuelle qu'on y trouve, comme si c'était plus simple d'abêtir le public à petit feu. Tout est moins piquant, même faire la fête sur Paris par exemple est devenu compliqué au vu des lois restreignant les libertés. Tout devient de plus en plus fade. Et je ne sais pas pourquoi mais ce règlement relatif aux parfums me semble tout à fait cohérent avec ce mouvement général, celui d'un monde sans saveurs.


mercredi 22 avril 2009

Les parfums Memo


J'ai découvert il y a peu les parfums Memo, grâce à un ami qui travaille dans leur petite boutique de la rue des Saint-Pères, Paris 7ème.


Cette marque fraîchement venue dans l'univers de la parfumerie de niche a pour originalité de proposer des parfums sur le thème du voyage. La créatrice de Memo souhaite en effet que chaque parfum retranscrive l'atmosphère d'un pays, d'un lieu qui l'a personnellement émue.

Les cinq parfums de la collection Les Echappées, issus de souvenirs à travers le monde, Inle, Lalibela, Siwa, Sundance et, plus récemment, Jannat, ont tous été composés par Aliénor Massenet.

J'ai un petit faible pour Siwa, et sa "vanille dénudée d'une céréale". Inspiré de souvenirs d'Egypte, d'une ville pleine de douceur et d'histoires d'amour, ce parfum offre une vanille douce, peu gourmande ou sucrée, aux accents fleuris. Suave, discrète, cette vanille est ici travaillée de manière originale, avec des zestes de pop corn et de whisky.

On sent bien aux premières notes de Siwa les aldehydes qui viennent chatouiller le nez et apporter de l'élégance au parfum, tandis que la canelle lui donne d'emblée un aspect chaud, légèrement baumé. C'est seulement après les notes de coeur de narcisse absolu et de whisky que se dévoilent enfin la vanille absolue, les musks et le pop corn. Malheureusement, ce parfum ne tient pas très longtemps sur ma peau. A la différence des autres parfums de la gamme, celui-ci ne laisse que très peu de sillage.


Lalibela, parfum joyeux, idéal pour les beaux jours, évoque l'Ethiopie. Construit autour d'une "rose mystique", ce parfum se pare, à mon nez, d'accents exotiques, peut-être en raison des notes de tête de coco orchid, associées à la pivoine, qui entourent la rose. Cet aspect radieux se fait plus chaud et ensoleillé à mesure que se déploie la vanille en note de coeur, accompagnée du patchouli et du jasmin. S'ouvrant d'abord sur un côté lacté, ce parfum évolue ensuite vers des tons plus terreux, que confirment ses notes de fond: tabac absolu, encens, bois et notes musquées.

Lalibela est assez original, car il est à la fois chaud et frais, il a un côté sirupeux, qui semble être d'ailleurs la signature des parfums de cette marque, mais particulièrement accentué ici. A noter qu'on imagine d'abord ce parfum féminin, mais il passe aussi bien, de manière surprenante, sur un homme. Pour finir, s'il sait se faire léger et doux, il reste présent avec une très bonne tenue.


Autre parfum qui m'a assez séduite, Sundance, construit autour de la tubéreuse, bien que je n'affectionne pas particulièrement cette matière d'ordinaire. Evoquant l'Utah et son festival de cinéma, ce parfum associe la tubéreuse à la poire et aux piments pour en faire une essence plutôt sexy je trouve. Très agréable à porter parce qu'à la fois présent et léger, ce parfum s'ouvre sur de notes de bergamote, de poire et de citron, lui donnant un aspect frais et hespéridé, au début, pour se réchauffer ensuite autour de la tubéreuse, de l'absolu piment, du tiaré et de l'iris. Le tout s'épanouit enfin sur des tons de santal, de muscs et de fève tonka. A la fois doux et sensuel, Sundance offre aussi une bonne tenue.

Les deux autres, Inle et Jannat, m'ont moins marquée, mais Inle, aux accents boisés inspirés de la Birmanie, est assez élégant sur un homme. Construit autour de l'osmanthus, du jasmin et de la bergamote, il sait, comme tous les autres parfums de la marques, s'adapter aussi bien aux hommes qu'aux femmes.

Jannat, quant à lui, désigne les fleurs du paradis. Doux, construit autour de la fleur de frangipanier, ce parfum évoque le soleil, loin des parfums habituellement trop sucrés liés aux vacances. Exotique mais discret, aux accents verts, Jannat est frais, teinté de notes d'agrumes et de néroli, que viennent réchauffer les muscs et la fève tonka en notes de fond. Suave, mais pas gourmand.

Vous trouverez également dans cette petite boutique de Saint-Germain toute une collection de bougies et de parfums d'ambiance, toujours sur le thème du carnet de voyages. Vous pourrez donc y acheter aussi bien une bougie Sexy Saint Tropez, aux accents de champagne et de tubéreuse, qu'un parfum d'ambiance évoquant Grasse, construit autour du jasmin, que Capri Caprese, composé, entre autres, de tomate verte!



En attendant de pouvoir découvrir tout cet univers aux galeries Lafayettes, les créations Memo sont disponibles au 60 rue des Saint Pères, 75007 Paris.
http://mymemo.com

vendredi 17 avril 2009

Plaisir olfactif à Nolita....

Le Labo a été créé par Fabrice Permot et Edouard Roschi (L'oréal) à New York au cours de l'année 2006. En se baladant vers Soho puis Nolita, il était donc difficile de passer à côté. Parmi les nouvelles maisons de parfumerie de niche, Le Labo se distingue en misant sur la personnalisation des parfums, que l'on peut retrouver en France, au magasin Colette, à Paris.

Le principe est que chaque parfum porte le nom de la fleur dominante et d'un numéro correspondant aux nombres d'ingrédients de la formule. L'originalité de cette marque est de composer le parfum sous vos yeux et d'y apposer ensuite une étiquette à votre nom. De mon ressenti et en parcourant les impressions des perfumistas, les créations du Labo sont intéressantes mais leur prix peut vraiment être déroutant.


Dans une petite boutique au look simple d'Elizabeth Street, on peut donc y découvrir diverses compositions créées autour d'un élément central provenant de Grasse. C'est d'ailleurs le thème de leur site "Grasse-New York".





J'en suis ressortie avec au moins dix mouillettes, ce qui n'est pas l'idéal pour ressentir vraiment un parfum. Cependant elles embaument délicieusement mon sac à main depuis mon retour. On ne peut pas retrouver les mêmes créations de la marque partout puisque certains parfums sont dédiés exclusivement à une ville, comme le récent Vanille 44 pour Paris. La vendeuse me l'a pourtant gentiment fait sentir sur place à Nolita, bien qu'il soit difficile de s'en faire une idée précise après avoir senti près de dix parfums différents. J'ai néanmoins trouvé cette vanille suprenante, peu culinaire ou gourmande, plutôt fraîche voire un peu acre.

Créée par Alberto Morillas, dont j'aime notamment beaucoup Intuition d'Estée Lauder, cette vanille se compose en fait principalement d'ambre et d'encens, pour se dévoiler ensuite plus en profondeur sur les notes de fond. Il semble qu'il y ait des petites touches de bergamote et de mandarine en notes de tête, qui expliquent peut-être ma surprise et cette sensation de fraîcheur. Ce parfum se fait ensuite plus boisé, probablement grâce au gaïac, à l'ambre, à l'encens et ... à la vanille.


J'ai également senti leur best-seller, Rose 31, plutôt dédié aux hommes mais pas exclusivement. C'est également très surprenant. On distingue la rose évidemment, mais elle est ici très opulente, et elle m'a semblée presque orientale. En effet, cette rose s'accompagne ici de nombreux éléments, dont le cumin, le poivre, la noix de muscade, le clou de girofle, de l'ambre, du vétiver.... Bref il s'agit d'une rose très épicée, que je serais curieuse de sentir sur un homme.



Celui qui m'a le plus marquée je crois, c'est Labdanaum 18, qui offre une ressemblance troublante avec Shalimar, sur mouillette, puis sur la peau. C'est bien sûr, du coup, un de mes préférés, bien que l'on puisse rester perplexe face à une telle ressemblance. Il est plus doux, peut-être plus citronné au départ, et globalement plus boisé ensuite, mais le lien est frappant. Il semble que Patchouli 24 donne la même impression mais je ne l'ai pas senti, étant peu adepte du patchouli. J'ai lu que quelqu'un comparait également Labdanaum 18 à Musc Ravageur qui évoque lui aussi Shalimar.


Iris 39 m'a également séduite, tout comme Jasmin 17, où, comme j'ai pu le lire sur auparfum.com, c'est la fleur d'oranger qui m'a "sauté au nez". Néroli 26, Fleur d'oranger 27... autant de parfums que j'ai respirés fugacement mais pas assez longuement pour pouvoir en parler. Pour finir, Oud 27, récemment sorti dans toutes les villes du Labo, décrit comme une ôde aux mille-et-une nuits, pour ses effluves orientales par excellence, est un parfum très opulent, sensuel, bien qu'il n'ait pas à priori ma préférence.


D'une excellente tenue, Oud 27 est assez original. A la fois animal, solaire et huileux, il semble contenir de la rose, de l'ambre, peut-être du jasmin, du miel, et de la fleur d'oranger, à mon nez en tout cas. En regardant sa composition, on y découvre aussi des notes de safran, de patchouli, et de gaïac, décidément souvent présent dans les parfums de cette maison.


Pour conclure, j'aurais peut-être bien craqué pour Labdanaum 18 si ma carte bleue ne m'avait pas lâchement abandonnée ce jour là.






mardi 14 avril 2009

de retour de vacances... et aux parfums!


Petite consolation d'être revenue de vacances, retrouver mes parfums, pouvoir en découvrir d'autres et me remettre à la lecture de mes blogs favoris.

En effet, peu d'accès internet à Bali puis à New York, pas forcément le temps.... mais cela ne m'a pas empêché de découvrir quelques senteurs et d'observer les différences de goût ou de "consommation" (devrait-on dire au vu de l'évolution actuelle de l'univers du parfum, où celui-ci tend de plus en plus à devenir un produit et non plus un art?) d'un continent à l'autre.

Il existe peu ou pas vraiment de parfumeurs locaux à Bali, on y trouve plus des essences naturelles. La fleur de frangipanier était en revanche omniprésente durant ce séjour, décorant les paysages et parfumant les chambres, les gels douches, les crèmes....


Mes quelques heures d'attente en transit dans les aéroports (et oui 17h de vol jusqu'à Bali suppose une escale à Kuala Lumpur) m'a permis de remarquer qu''Estée Lauder a consacré différents parfums au thème du voyage, des pays. Brazil dream, Emeral dream et... Bali Dream, que je me suis bien sûr empressée de sentir. Difficile d'en retranscrire correctement l'essence (fatigue, distance, manque de concentration etc..) mais il consiste en un floral suave et épicé, évoquant le charme tropical de cette merveilleuse île.
On ne le trouve apparemment que dans les aéroports. Il se compose d'orchidée, de magnolia et de gingembre en tête, de gardénia, de poivre, de pomme, de jasmin indonésien et de ylang ylang en coeur, pour s'épanouir enfin sur des notes plus boisées et vanillées. Son côté floral épicé cherche à retranscrire l'atmosphère fleurie de cette île sans en oublier l'exotisme. Sur ma peau, ce sont les notes épicées et boisées qui sont le plus ressorties.

Arpenter les duty-free m'a également permis de constater que Shalimar séduit toujours autant à l'étranger car, quelque soit le pays, il est le seul parfum "ancien" de la maison Guerlain à être mis en avant auprès des autres nouveautés ou créations plus récentes (Insolence, My Insolence, L'instant, Guerlain Homme... mais aussi Vol de Nuit Evasion!) de la marque, tandis que les autres L'Heure Bleue, Mitsouko etc... sont proposés plus discrètement dans les échelonnages du dessous, voire parfois inexistants dans certains Sephora de New York.

Visiter New York, d'ailleurs, m'a quand même offert quelques découvertes olfactives telles que les créations du Labo, dont notamment Oud 27, Rose 31.. dont je parlerais plus longuement dans un autre post.

Pour conclure, s'aventurer dans d'autres pays permet de remarquer la chance que l'on a, en France, de profiter d'une telle richesse olfactive. Même si notre plaisir est de plus en plus menacé par des impératifs commerciaux et financiers, sans oublier des restrictions légales, (comme le montre l'article de grain de musc notamment), nous jouissons, quand même, dans l'Hexagone d'un plus grand choix de parfums. Si certains magasins américains offrent une large palette de marques, beaucoup restent d'origine française. Certes, la devanture du grand Sephora de la 5ème avenue de New York peut difficilement passer inaperçue, pour sa beauté et sa grandeur, mais d'autres magasins de la chaine, dans d'autres quartiers, délaissent les flacons sur des étalages poussièreux au profit des crèmes cosmétiques. Bref, la France semble réellement le pays du parfum par excellence.